Sites pornographiques : exposer des enfants à ces images c'est une "effraction psychique, un coup de poignard dans leur cerveau", selon l'association e-Enfance

Les sites pornographiques Pornhub, Youporn et Redtube, propriété du groupe chypriote Aylo, ont bloqué l'accès de leurs contenus pour adultes aux internautes français à partir de mercredi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Du contenu interdit aux moins de 18 ans sur un téléphone portable (illustration). (UGO PADOVANI / HANS LUCAS)
Du contenu interdit aux moins de 18 ans sur un téléphone portable (illustration). (UGO PADOVANI / HANS LUCAS)

"Protéger les mineurs de la pornographie, c'est les protéger de contenus qui ont été créés par des adultes pour des adultes et qui ont vocation à s'adresser à des êtres humains qui ont déjà des relations sexuelles", expose vendredi 6 juin sur France Inter Justine Atlan, membre du comité d’experts du jeune public de l’Arcom et directrice générale de l'association e-Enfance.

Aylo, maison mère des sites pornographiques Youporn et Pornhub, a suspendu mercredi et jusqu'à nouvel ordre l'accès aux contenus de ses plateformes en France, afin de protester contre l'obligation de vérification de l'âge des utilisateurs. 

"Ce sont des scènes qu'ils vont associer à de la violence"

Selon Justine Atlan, "les dégâts sont liés au fait que les enfants de 6, 8 ou 10 ans n'ont rien dans leur cerveau qui leur permet, quand ils sont confrontés à ces images-là, de les raccrocher à une réalité", explique-t-elle. "Ce sont des scènes qu'ils vont associer à de la violence. Et qui va profondément les traumatiser, on appelle ça une effraction psychique. C'est comme un coup de poignard dans leur cerveau et qui va les figer face à ces images", approfondit Justine Atlan.

"On s'en rend compte assez bien parce que ce sont des enfants qui vont devoir évacuer ces images d'une façon ou d'une autre avec des cauchemars, des dessins ultra réalistes en termes de sexualité et d'organes sexuels", détaille-t-elle. D'autres vont commettre "des agressions sexuelles sur des enfants de leur âge parce qu'il va falloir qu'ils remiment, qu'ils reproduisent ce qu'ils ont vu tellement ce n'est pas pensable, ce n'est pas nommable", pour eux à cet âge. L'enfant peut aussi reproduire ces scènes traumatisantes "avec des jouets, des poupées, des mots qu'on va trouver très étranges dans la voix d'un enfant".

Dans les écoles "ça arrive et c'est souvent comme ça qu'on se rend compte" que certains enfants "ont pu voir des contenus pronographiques, c'est qu'ils vont reproduire avec des enfants ou avoir des gestes complètement déplacés, sexués avec des enfants de leur âge". L'association e-Enfance "intervient dans les établissements scolaires chaque année et rencontre à peu près 200 000 enfants et adolescents".

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