Grève peu suivie à Pôle emploi malgré l'exaspération

Pas assez de moyens, pas assez d'effectifs et de plus en plus de demandeurs d'emploi à accompagner : voilà en substance la complainte du syndicat SNU (Syndicat national unifié) qui a appelé à la grève les agents de Pôle emploi, lundi 14 novembre.

Malgré les difficultés et l'exaspération des personnels, le mouvement n'a pas représenté une mobilisation d'ampleur. Seulement 6,23% des salariés étaient mobilisés à la mi-journée, selon la direction de l'organisme. Avec "19 sites seulement fermés sur l'ensemble du territoire", "il y a eu très clairement une très faible mobilisation", a ainsi affirmé le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy.

Le SNU s'attend cependant à un taux de grévistes supérieur à ce qui est annoncé, autour de 10%. Des grévistes vont en effet se déclarer ultérieurement et d'autres n'ont fait qu'une heure de grève, explique le syndicat. "On n'a jamais prétendu faire une grève de masse. On est dans le symbolique et le pari est atteint", précise Philippe Sabater, un représentant du SNU. 

Une offre "pas adaptée"

Aujourd'hui, le nombre des demandeurs d'emploi dépasse les 4 millions en France, en comptabilisant ceux qui ont une activité réduite. Le nombre des chômeurs sans aucune activité a atteint 2,78 millions en septembre, un record depuis janvier 2000. 

"Depuis trois ans, c'est entre 680 000 et 880 000 demandeurs d'emploi nouveaux, primo-inscrits. Depuis la crise, ceux qui arrivent sont en moyenne d'âge plus élevé, victimes de licenciements économiques et on constate que l'offre de Pôle emploi n'est pas adaptée", explique Philippe Sabater.

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"On a des budgets de courte vue et des formations qui ne dépassent pas 200-250 heures alors qu'il faudrait des moyens bien supérieurs pour une formation qualifiante qui permette une véritable reconversion."

"Infléchir sur les orientations budgétaires"

"Nous appelons à une mobilisation pour infléchir sur les orientations budgétaires", a expliqué Jean-Charles Steyger, délégué de ce syndicat rattaché à la Fédération syndicale unitaire (FSU).

Dans un projet de budget pour l'emploi globalement en baisse (de 12 %, estiment certains économistes), le budget de Pôle emploi est maintenu pour 2012, ce que le SNU assimile à "une baisse de fait" dans le contexte actuel.