"La Marche des fiertés devient un événement sensible" : une édition 2025 sous tension, avec la présence "d'homo-patriotes" et de policiers dans le cortège parisien

Des renforts policiers seront mobilisés à Paris, dans le cadre de la Marche des fiertés LGBT+, samedi 28 juin. Certains participants estiment que ces renforts serviront "d'escorte" au groupe d'extrême droite Eros.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un militant LGBTQ se tient debout sur un drapeau arc-en-ciel déployé devant le Parlement hongrois, le 21 janvier 2022. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)
Un militant LGBTQ se tient debout sur un drapeau arc-en-ciel déployé devant le Parlement hongrois, le 21 janvier 2022. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

La désormais Marche des fiertés aura lieu samedi 28 juin dans les rues de Paris. Une manifestation festive pour célébrer et défendre les droits des personnes LGBT+. Mais certains craignent de voir le cortège arc-en-ciel terni par un groupuscule d'extrême droite : le collectif Eros, qui se présente comme un organe de lutte "contre les dérives idéologiques woke et LGBT", a en effet annoncé sa participation à l'événement.

Selon les informations de franceinfo, des renforts policiers sont attendus samedi à Paris pour cette édition 2025 de la Marche des fiertés, qui "devient un événement sensible" selon les termes du ministère de l'Intérieur. Pour la préfecture de police de Paris ce dispositif policier sera déployé pour "garantir le plein exercice de la liberté de manifester et éviter des affrontements entre groupe aux idées opposés" . 

L'extrême droite "reste l'ennemie jurée des personnes LGBT+"

De nombreux participants dénoncent la venue de ce collectif d'extrême droite. Une tribune a même été publiée dans les colonnes du journal Le Monde mercredi 25 juin et fustige "l’ingérence de l’Etat et du gouvernement dans les manifestations". L'essayiste Léane Alestra en est la co-rédactrice et pour elle, "la Pride est par essence une manifestation politique donc elle rassemble des collectifs qui portent un même engagement". Elle ajoute que cette année en particulier, une des batailles est "de faire reculer l'extrême droite parce qu'elle reste l'ennemie jurée des personnes LGBT+".

Il est donc "incohérent et dangereux", selon Léane Alestra, d'ouvrir le cortège à des groupes d'extrême droite comme le collectif Eros. "Je ne vois pas ce qu'il y a d'incohérent à participer à la marche des fiertés", rétorque quant à lui Yohan Pawer, le président de ce collectif, qui se définit comme "homo-patriote".

Des CRS mobilisés en renfort

Cet ancien candidat du parti d'Eric Zemmour estime que les membres d'Eros ont aussi le droit de manifester, mais ses revendications sont bien différentes de celles portées habituellement par le cortège. "En tant qu'homosexuels, on a peur d'une certaine population qu'on importe chez nous qui représente une grosse hausse des agressions homophobes", assume Yohan Pawer.

"On a absolument toute notre place pour participer à la marche des fiertés."

Yohan Pawer, président du collectif d'extrême droite Eros

à franceinfo

Après une demande auprès du ministre de l'Intérieur, le collectif Eros affirme avoir obtenu un encadrement policier. Des CRS seront bien présents samedi 26 juin, ce qui inquiète les organisateurs de la Marche des fiertés. Pour eux, "l'Etat entend peser sur la composition des cortèges, et favorise délibérément la présence de groupes identitaires".

"Leur accorder cette escorte, c'est transformer la police en bélier pour l'extrême droite et contre la Pride", s'insurge Léane Alestra. Une interprétation que dément le ministère de l'Intérieur, qui explique les CRS mobilisés samedi seront uniquement présents pour assurer la sécurité de cet événement.

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