Cet article date de plus de dix ans.

Un patron de bar en procès après un concours mortel de "shooters"

Le gérant d’un café de Clermont-Ferrand comparaît en correctionnelle lundi pour homicide involontaire après la mort d’un client en octobre 2014 qui avait participé à un record alcoolisé.

franceinfo

Radio France

Publié le 04/05/2015 08:46 Mis à jour le 04/05/2015 09:18

Temps de lecture : 1min

(C'est dans ce bar de Clermont-Ferrand que la victime avait ingurgité des shooters, des cocktails alcoolisés à la chaîne © MaxPPP)

Un patron de bar est-il responsable du comportement manifestement dangereux de ses clients ? La question va être posée lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Et la réponse sera sans nul doute suivie par toute la profession. La justice a renvoyé au tribunal le gérant d’un bar pour homicide involontaire après la mort d’un client en octobre 2014. Le commerçant risque cinq ans de prison.

L'implication du patron de bar

La justice s’était emparée du dossier en posant la question de l’éventuelle responsabilité du patron de bar. L'adjointe au procureur de la République de Clermont-Ferrand, Laure Lehugeur, avait d’emblée fait remarquer que "le simple fait de servir de l’alcool à une personne ivre relevait de la contravention ". C'est finalement pour homicide involontaire par manquement d'obligation de prudence ou de sécurité que le commerçant est renvoyé devant le tribunal.

La justice reproche au cafetier d'avoir continué à servir de l'alcool au client malgré son ivresse croissante : les explications d'Olivier Vidal de France Bleu Pays d'Auvergne

Un coma éthylique fatal

Le client de 56 ans était de sortie avec sa fille le soir du 24 octobre 2004 quand il s’est arrêté dans un bar du centre-ville de Clermont-Ferrand. Il a participé alors à un concours de "shooters". Le but consiste à ingurgiter en série des cocktails. L'homme a battu le précédent record de l'établissement en buvant 56 verres à la chaîne. Des amis ont dû le ramener chez lui, dans un état d’alcoolémie très avancé. Pris en charge par le Samu pour un coma éthylique, il est décédé le lendemain à l'hôpital.