Un éleveur jugé pour "tapage nocturne" après avoir nourri ses vaches "trop tôt"

Un agriculteur de la Somme est jugé mardi pour "tapage nocturne". Une voisine a porté plainte et dénonce des nuisances sonores trop importantes sur l'exploitation.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Picardie
Radio France
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Un agriculteur nourrit ses bêtes. (Photo d'illustration). (PIERRE DESTRADE / MAXPPP)
Un agriculteur nourrit ses bêtes. (Photo d'illustration). (PIERRE DESTRADE / MAXPPP)

Un éleveur de Lignières-en-Vimeu (Somme) est jugé mardi 14 octobre devant le tribunal d'Amiens pour "tapage nocturne" après avoir nourri ses vaches "trop tôt", rapporte ICI Picardie (ex-France Bleu). C'est l'une de ses voisines qui a porté plainte en octobre 2024. Le jugement sera rendu le 25 novembre prochain.

La plaignante, originaire du Val-d'Oise et installée dans la Somme depuis une vingtaine d'années, évoque à la barre "des bruits de tracteur, très forts", ajoutant que "cela fait plus d'un an [qu'elle] dort mal", et que son médecin lui donne "des somnifères". Elle dénonce une situation qui dure depuis des mois, et nuit à sa santé. "Ce jour-là, j’allais travailler, j'étais énervée, je me suis levée, habillée, je suis allée chez les gendarmes", lâche-t-elle à la barre. 

"Ces bruits de tracteur, de raclage, je n'en pouvais plus"

la plaignante, voisine de l'exploitation

Avant d'entrer dans la salle d'audience, l'éleveur a confié son étonnement d'être poursuivi : "C'est un peu pousser loin, d'aller directement à la gendarmerie puis au tribunal pour des choses pareilles. Ils n'ont pas autre chose à faire ?", lance l'exploitant.

Une amende de 68 euros requise

L'avocat de l'éleveur, Maître Florian de Waziers, assure de son côté qu'il n'y a "absolument rien dans ce dossier qui caractérise l'infraction". Il affirme que la justice "est le dernier rempart à la bêtise dans cette affaire. Le monde agricole vous regarde : est-ce qu'un tribunal de police va condamner tous les agriculteurs picards qui auront l'audace de démarrer leur tracteur à 6 heures ?", poursuit-il. L'avocat demande la relaxe pour l'éleveur. Le ministère public, lui, requiert une amende de 68 euros.

Une trentaine d'agriculteurs du syndicat FNSEA se sont rassemblés devant le tribunal d'Amiens pour soutenir leur collègue, rapporte ICI Picardie.

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