Affaire Tariq Ramadan : avant le procès pour viol, une première confrontation au tribunal
C’est la première fois qu’ils se retrouvaient face à face publiquement : l’islamologue Tariq Ramadan, et l’une des femmes qui l’accusent de viol, "Christelle". Un pseudonyme que l’islamologue avait brisé en dévoilant son nom dans son dernier livre. L'audience s'est tenue mercredi au tribunal correctionnel de Paris.
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La confrontation était attendue. D’un côté Tariq Ramadan, professeur à Oxford, et son armée de cinq avocats. De l’autre, une petite femme, béret sur la tête, écharpe, lunettes… "Je me couvre de la tête aux pieds car je suis insultée toute la journée, explique-t-elle à la barre. J’ai pris 40 kilos, je suis sous Xanax. La divulgation de mon nom était la pierre angulaire du harcèlement moral que je subis", raconte "Christelle". Elle reproche en effet à l’islamologue d’avoir révélé à 84 reprises son vrai nom, dans son dernier livre Devoir de vérité (Presses du Châtelet, 2019), ainsi que lors d’une interview sur BFMTV en septembre 2019.
En pleurs, "Christelle" raconte ainsi les centaines de menaces reçues quotidiennement : "Je ne sors plus de chez moi, je suis confinée depuis un an, mes amis ont peur de venir chez moi. Ma boîte aux lettres est régulièrement fracturée. On m’envoie des messages pour me dire de m’ouvrir les veines", liste-t-elle la voix tremblante.
Je n’ai fait que répéter un nom déjà connu de tous
Tariq Ramadanlors de l'audience
Sur le banc des prévenus, Tariq Ramadan écoute attentivement, hoche de la tête et une fois appelé à la barre, il attaque : "Dans ma cellule de prison (il a été incarcéré de février à novembre 2018), j’ai vu son nom dans la presse, ses tweets et ses photos. Elle se met en scène, accuse l’islamologue, elle recherche l’exposition". L'un de ses avocats, maître Garbarini, renchérit : "Vous reprochez l’écoute d’un disque mais c’est vous qui mettez une pièce dans le juke-box". En cause : la présence médiatique de "Christelle" et surtout sa présence sur les réseaux sociaux, ses photos d’elle qu’elle a données à Vanity Fair ou qu’elle a diffusées sur son compte Twitter. Bref, pour les avocats de Tariq Ramadan, la plaignante aurait ainsi elle-même divulgué son identité. "Les photos étaient retouchées ou alors tellement anciennes qu’il était impossible de me reconnaître", réplique "Christelle".
Elle se défend pied à pied, comme lorsque maître Garbarini lui rappelle de l’appeler "maître" et non "monsieur" : la réponse fuse illico "Je n’utilise plus le mot maître, c’est comme ça que M. Ramadan voulait que je l’appelle avant de me tabasser."
Des débats houleux qui pourtant n’étaient peut-être qu’un entraînement avant le vrai procès pour viol et viol sur personne vulnérable. Le parquet a requis 8 000 euros d’amende (dont 4 000 avec sursis) contre l'islamologue. La décision a été mise en délibéré au 6 novembre prochain.
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