Quatre hommes nés en Moldavie seront jugés en février à Paris pour des tags en lien avec le conflit en Ukraine

Ce dossier fait partie d'une série d'affaires liées à des ingérences étrangères et visant à "semer le trouble" et "créer des fractures" dans la population, selon la procureure de Paris.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des tags "Des Mirage pour l'Ukraine" dans le 9e arrondissement de Paris, le 21 juin 2024. (BRUNO LEVESQUE / IP3 PRESS / MAXPPP)
Des tags "Des Mirage pour l'Ukraine" dans le 9e arrondissement de Paris, le 21 juin 2024. (BRUNO LEVESQUE / IP3 PRESS / MAXPPP)

L'opération est considérée comme "une entreprise de démoralisation de l'armée" française. Quatre hommes nés en Moldavie seront jugés le 23 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir réalisé en juin 2024 des tags représentant des cercueils avec des inscriptions faisant référence au conflit ukrainien.

Ce dossier fait partie d'une série d'affaires liées à des ingérences étrangères et visant à "semer le trouble" et "créer des fractures" dans la population, avait affirmé la procureure de Paris Laure Beccuau le 12 septembre. Parmi elles : les étoiles de David bleues taguées en région parisienne (deux Moldaves sont mis en cause), les Mains rouges peintes sur le mémorial de la Shoah (quatre Bulgares seront jugés fin octobre) ou encore les têtes de cochon déposées devant des mosquées.

"Stop the death now !"

Pour les tags de cercueils, les quatre hommes, dont deux sont sous mandat d'arrêt, comparaîtront pour dégradation ou détérioration légère d'un bien par inscription commise en réunion, et pour avoir participé à une entreprise de démoralisation de l'armée en vue de nuire à la défense nationale en temps de paix. Ce dernier délit est passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.

Agés de 30, 36, 44 ans et 50 ans, ces hommes, trois de nationalité moldave et un dont la nationalité est inconnue, sont soupçonnés d'avoir commis ces faits entre les 18 et 20 juin 2024. Le 20 juin, à 1h30 du matin, des policiers avaient surpris un homme en train de taguer un mur avec une bombe de peinture rouge et un pochoir représentant un cercueil vide avec l'inscription "Stop the Death now! Mriya Ukraine" ("Arrêtez la mort maintenant ! Rêve Ukraine"), tandis qu'un autre faisait le guet. De tels tags avaient été notamment retrouvés sur les bâtiments de l'AFP et du Figaro.

Des tags au pochoir représentant un cercueil équipé d'ailes d'avion, avec la mention "Des Mirage pour l'Ukraine", avaient été découverts dans d'autres endroits de Paris, certains accompagnés de la mention "Mirya". Les deux Moldaves avaient expliqué être payés 100 euros par jour pour réaliser ces tags. L'enquête a mis en évidence la présence à Paris d'un troisième homme, qui les avait recrutés et était le chef de l'opération sur place, leur disant où taguer. 

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