Mort de Nahel : "C'est un policier, pas une crapule", réagit le syndicat indépendant des commissaires après la remise en liberté du policier à l'origine du tir
Le policier auteur du tir mortel sur Nahel à Nanterre en juin a été remis en liberté mercredi 15 novembre et placé sous contrôle judiciaire. Une décision accueillie comme un "soulagement" par les différents syndicats de police, à l'image de Mathieu Vallet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires, invité sur Franceinfo.
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Après avoir rejeté plusieurs demandes de remise en liberté, le juge d'instruction en charge de l'enquête autorise le placement sous contrôle judiciaire du policier à l'origine du tir mort sur Nahel. Le fonctionnaire de 38 ans a passé un peu plus de 5 mois en prison. Mathieu Vallet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires, était l'invité de franceinfo.
Franceinfo : Comment avez-vous réagi à l'annonce de cette décision de liberté sous contrôle judiciaire ?
Mathieu Vallet : D'abord, c'est un soulagement parce qu'il est présumé innocent et que dès le début, il a eu une chape de culpabilité au-dessus de la tête. Il est incarcéré alors qu'il présentait dès le début les garanties de représentation avec lesquelles un contrôle judiciaire aurait été suffisant. D'ailleurs, cinq mois après, les faits lui donnent raison puisqu'il est sous contrôle judiciaire. C'est un policier, ce n'est pas une crapule : il n'a pas fait un braquage de banque, il n'a agressé personne. Il a jugé l'action la meilleure possible en un dixième de seconde. La justice appréciera. En tout cas, il est auprès de sa femme, de son enfant qu'il n'a pas vu depuis cinq mois. Et quand on est aujourd'hui policier, on sait qu'on risque non seulement notre vie, mais aussi notre sécurité juridique. On peut soit terminer dans un cercueil, soit terminer en prison parce qu'on essaye de protéger les gens et c'est ce qui doit nous inquiéter.
Est-ce que vous redoutez des réactions après cette décision ?
Ce n'est pas la rue qui gouverne le pays et ce sont encore moins les cités qui gouvernent les décisions de justice. La motivation première des magistrats qui le maintenaient en détention depuis près de cinq mois, c'était l'ordre public. Donc, visiblement, les émeutiers avaient acheté la justice dans la décision qui présidait à chaque fois le maintien en détention de notre collègue. Aujourd'hui, il est sorti. La justice continue, elle ne s'arrête pas évidemment. Le policier est à disposition des magistrats et donc, si dehors, il s'avère que des violences urbaines ou des exactions sont menées, des brigades anticriminalité, mais aussi des forces mobiles comme les CRS et des escadrons de gendarmerie mobile, sont prévues pour sécuriser notamment le département des Hauts-de-Seine et la ville de Nanterre, dont est issu Nahel.
"On ne méprise et on n'oublie pas évidemment le décès qui a été consécutif à l'action de police."
Mathieu Valletà franceinfo
Mais encore une fois, il faut remettre les choses dans leur contexte : un policier a essayé de prendre la meilleure décision pour protéger sa vie et celle de son collègue en un dixième de seconde.
Que reste-t-il de cette histoire après quatre mois de détention provisoire ? Est-ce qu'elle a laissé des traces ?
Oui, ça a laissé des traces. Parce qu'aujourd'hui, le refus d'obtempérer est un véritable sport national. On a un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes. Un individu qu'on essaye d'interpeller, ce n’est pas pour s'amuser, ce n’est pas pour prendre des risques, ce n’est pas pour jouer Starsky et Hutch sur la route, c'est pour éviter qu'il y ait des victimes innocentes. La réalité, c'est que quand je vois des gens qui prennent des risques pour votre vie, pour la nôtre, pour celle des usagers de la route, on n'a pas d'autres choix que d'essayer de les intercepter. Et quand ils prennent tous les risques et qu'ils n'obtempèrent pas aux injonctions des agents, pire qu'ils veulent les blesser ou les tuer, on est obligé d'utiliser les moyens mis à notre disposition. Tuer quelqu'un, ce n'est jamais de gaieté de cœur. Sauf qu'en un dixième de seconde, c'est très compliqué sur la voie publique de prendre la meilleure décision. Ôter la vie de quelqu'un, ce n'est jamais l'objectif d'un policier. Mais quand il n'a pas le choix, il fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il a et surtout les formations qu'il a.
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