Lutte contre le blanchiment, saisie de biens... Les consignes de Gérald Darmanin aux procureurs pour lutter contre le narcotrafic

La lutte contre le narcotrafic doit être une "priorité absolue", a martelé lundi le ministre de la Justice Gérald Darmanin, dans une circulaire de politique pénale envoyée à tous les procureurs.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, lors de la cérémonie de passation avec son prédecesseur, le 23 décembre 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, lors de la cérémonie de passation avec son prédecesseur, le 23 décembre 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"Votre priorité comme celle des services enquêteurs (...) doit être celle de la lutte contre le blanchiment et les gains induits par la criminalité", peut-on lire dans le document, transmis à la presse. Alors que la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic est examinée à partir de ce mardi 28 janvier après-midi au Sénat, le garde des Sceaux a adressé lundi soir une circulaire de politique pénale à tous les procureurs. La lutte contre la criminalité organisée doit être "une priorité absolue", explique Gérald Darmanin dans cette circulaire.

S'attaquer au portefeuille

Concernant la méthode, la priorité doit être de lutter contre le blanchiment, affirme le ministre. En clair, comme il le répète souvent : frapper les narcotrafiquants au portefeuille. Comment ? En confisquant systématiquement tous leurs biens. 1,4 million d'euros d'avoirs criminels ont été saisis en 2023, mais ce n'est pas encore assez aux yeux du garde des Sceaux.

Le problème, pour de nombreux magistrats et enquêteurs spécialisés, relève du manque de moyens accordés à la lutte contre la criminalité financière. Il faudrait, selon eux, beaucoup plus d'effectifs pour s'attaquer aux réseaux internationaux qui blanchissent l'argent de la drogue.

Nouveau parquet spécialisé

Des moyens supplémentaires sont promis aux magistrats qui seront bientôt dotés d'un parquet national de lutte contre la criminalité organisée. Ce parquet spécialisé doit voir le jour le 1er janvier prochain, à Paris, ou pourquoi pas à Marseille précise le ministre de la Justice. Il traitera les affaires liées au narcotrafic, affaires les plus complexes, mais aussi les règlements de compte les plus violents. La création de ce parquet est calquée sur le modèle du parquet antiterroriste.

C'est d'ailleurs la mesure phare de la proposition de loi débattue à partir de ce mardi 28 janvier au Sénat. Elle prévoit aussi la refonte du statut de repenti. L'idée étant de s'inspirer de la loi italienne anti-mafia et de proposer des réductions de peine et une meilleure protection aux criminels qui accepteront de collaborer avec la justice. 

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