Lidl définitivement condamné pour avoir vendu de l'alcool à un mineur qui s'est tué à scooter

La Cour de cassation évoque "la violation, en connaissance de cause", de la loi prohibant la vente d'alcool aux mineurs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un magasin Lidl à Saint-Martin de Queyrières (Hautes-Alpes), le 15 avril 2024. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)
Un magasin Lidl à Saint-Martin de Queyrières (Hautes-Alpes), le 15 avril 2024. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

La Cour de cassation a condamné définitivement le discounter  Lidl à une amende de 5 000 euros, mardi 23 septembre, pour avoir vendu de l'alcool à un mineur mort en 2021 dans les Pyrénées-Atlantiques, après un accident de scooter.

Avant de se pourvoir en cassation, Lidl avait été condamné en appel en juillet 2024 pour avoir vendu de la vodka à Kilian, 16 ans. Cet adolescent s'était tué en 2021 à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), en heurtant un pylône sur son deux-roues après avoir été percuté par un ami, lui aussi alcoolisé et à scooter.

"Deux mineurs ont pu acheter de l'alcool dans le magasin géré par la société, dans des conditions établissant que le représentant de cette dernière n'avait pas adopté les mesures nécessaires" pour que les clients prouvent leur majorité, justifie la Cour de cassation. Cela caractérise "la violation, en connaissance de cause", de la loi prohibant la vente d'alcool aux mineurs, selon la Cour. "L'employé se trouvant en caisse au moment du passage des deux mineurs n'avait pas reçu la consigne de systématiquement réaliser" la vérification de l'âge réel des acheteurs de boissons alcoolisées, est-il précisé. 

Neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi 

Lidl a également été condamné à verser 2 500 euros à l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, partie civile dans l'affaire, au titre des frais de justice.

La mère de l'adolescent mort en 2021 avait porté plainte contre Lidl "non pas pour faire un exemple qui ne lui servira à rien, mais pour que le décès de son fils ne soit pas vain", avait défendu son avocat, Antoine Tugas, lors du procès en première instance.

Près de neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi en vendant de l'alcool aux mineurs, selon l'association Addictions France. Celle-ci réclame des "sanctions réellement dissuasives" et des contrôles fréquents par l'État.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.