: Info franceinfo Guet-apens via le site Coco en Isère : le parquet requiert le renvoi de 12 personnes devant la cour d’assises des mineurs
Âgés de 17 à 21 ans à l’époque des faits, appartenant à des familles aisées de la région grenobloise, 11 jeunes hommes et une jeune femme sont mis en examen, suspectés d’avoir agressé des hommes qui pensaient se rendre à des rendez-vous amoureux près de Grenoble.
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Le parquet de Grenoble, en Isère, requiert, vendredi 16 mai, le renvoi devant la cour d’assises des mineurs de 12 personnes notamment pour des faits d’extorsion aggravée, suspectées de violents guets-apens via le site Coco.gg, fermé depuis, au cours desquels un homme âgé d’une quarantaine d’années est mort de ses blessures, selon les informations de franceinfo de source proche du dossier. Désormais, la juge d’instruction en charge de l’affaire doit décider de renvoyer, ou non, en procès toutes ces personnes aux assises des mineurs.
Les faits datent de 2022, année au cours de laquelle les enquêteurs de la Sûreté départementale de l’Isère en charge de l’enquête répertorient six victimes. L’une d’elles, un quadragénaire sous curatelle, a été rouée de coups le 18 novembre 2022. L'homme meurt de ses blessures quelques jours plus tard à l’hôpital. Une première vague d’interpellations a lieu quelques mois plus tard, début avril 2023, au cours de laquelle quatre jeunes hommes âgés de 17 à 21 ans sont arrêtés.
En tout, 12 personnes sont interpellées et mises en examen dans cette affaire, dont une jeune femme, accusée d’avoir été complice des agressions. Le parquet de Grenoble demande aussi le renvoi de quatre d’entre eux devant le tribunal correctionnel et devant le tribunal pour enfant pour un cinquième prévenu, tous soupçonnés d’avoir, en parallèle, organisé un véritable système d’escroquerie.
Un mode opératoire bien huilé
Selon le réquisitoire définitif du parquet de Grenoble que franceinfo a pu consulter, l’enquête a permis de démontrer que le mode opératoire de ces jeunes hommes était toujours le même : d’abord ils créaient de faux profils de jeunes filles sur le site Coco.gg, depuis fermé par la justice, aux noms de "Marie" ou "Juliette" et ils proposaient ensuite des rendez-vous à des hommes, toujours sur le même parking à Gières, en Isère, un endroit à l’abri des regards où les victimes pensaient retrouver les jeunes filles.
Dès que la victime arrivait, ses agresseurs se jetaient sur elles. Les enquêteurs ont pu visionner des vidéos qui montrent que les agresseurs frappaient à coups de poing américain, de crosse de pistolet et à coups de taser. Des agressions d’une très grande violence, avec des équipes différentes à chaque fois, "une équipe à tiroir", selon l’expression de l’un d’entre eux.
Ils prétextaient s’en prendre à des pédophiles pour ensuite leur dérober leur portable et leur portefeuille. Ce déchaînement de violences pour de maigres butins interroge, au vu du profil des suspects.
Un côté pile, un côté face
Ces suspects sont issus, pour la grande majorité, de familles insérées socialement, avec des parents cadres de la fonction publique, médecins, enseignants ou encore entrepreneurs. Les accusés ont pour l’ensemble des scolarités brillantes, ils sont bacheliers, ou encore étudiants en école de commerce, tous au casier judiciaire vierge et, une fois interpellés, ils ont tous reconnu les faits et ont collaboré avec la justice. Voici pour le côté pile.
Mais pour le côté face, les psychiatres qui les ont rencontrés ont alerté sur leur dangerosité. Les experts pointant leur immaturité. Et cela avec une tendance à l’agressivité et à la violence, en particulier pour deux des suspects. Ces derniers sont accusés d’avoir porté les coups mortels à l’homme âgé d’une quarantaine d’années en novembre 2022.
Certains de ces suspects sont aussi accusés d’avoir utilisé leurs compétences, décrites comme "avancées" par un expert, pour mettre au point un véritable système d’escroquerie. Ils sont suspectés d’avoir envoyé de manière massive environ 500 000 SMS frauduleux en se faisant passer, par exemple, pour des banques ou pour soutirer de l’argent à leurs victimes. Selon leurs propres estimations, confirmées par l’enquête, ils ont réussi à dérober près de 60 000 euros. C’est pour cette raison que le parquet de Grenoble a requis, pour quatre d’entre eux, le renvoi devant le tribunal correctionnel pour les faits d’escroquerie et devant le tribunal pour enfant pour un cinquième prévenu.
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