Cet article date de plus de treize ans.

Il y a un an, éclatait l'affaire DSK. La France en état de choc

Il y a un an, le 14 mai 2011, l'affaire DSK éclate. Ce jour là, une femme de chambre guinéenne, Nafissatou Diallo, 32 ans, accuse le patron du Fonds monétaire international d'agression sexuelle dans sa suite du Sofitel de New York. La nouvelle, laisse la France en état de choc.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)
Franceinfo (Franceinfo)

Elle s'appelle Nafissatou Diallo. Femme de chambre d'origine guinéenne, employée de l'hôtel Sofitel à Manhattan, elle  accuse l'ex-directeur général du FMI, 63 ans, d'avoir essayé de la violer alors qu'elle était venue nettoyer sa chambre.
Arrêté le jour même à l'aéroport JFK de New York dans un vol à destination de Paris, Dominique Strauss-Kahn a démissionné peu après du FMI et a dû tirer un trait sur ses ambitions présidentielles en France, à quelques semaines des primaires socialistes, alors qu'il était considéré comme le favori pour affronter le sortant Nicolas Sarkozy.
Sexe, pouvoir, argent, l'affaire qui oppose une immigrée africaine à l'un des hommes les plus puissants de la planète fascine des deux côtés de l'Atlantique.

DSK rejette les accusations mais il est incarcéré, puis assigné à résidence à New York.
Quand la procédure pénale est abandonnée le 23 août, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Nafissatou Diallo en raison de mensonges répétés sur certains aspects de sa vie, DSK, rentre en France. Avec sa femme Anne Sinclair, sa plus fidèle alliée dans la tourmente. Il explique, pour la première fois, qu'il s'agissait d'une relation "inappropriée ", mais sans violence ni contrainte.

Une théorie du complot se développe en parallèle, alimentée par plusieurs aspects troublants de l'affaire du Sofitel. Un journaliste américain, Edvard Epstein, s'en fait le porte-plume en novembre, relayé en France par le biographe officieux de DSK, Michel Taubmann. Mais aucune preuve n'est jamais apportée.Et la chute de DSK semble se poursuivre inexorablement.

DSK poursuivi aussi en France

En octobre dernier, le parquet de Paris avait classé sans suite la plainte déposée en juillet par la journaliste et écrivaine Tristane Banon, qui accusait elle aussi DSK d'avoir tenté de la violer, en février 2003 dans un appartement parisien. Le parquet n'avait pas trouvé "d'éléments de preuve suffisants " d'une tentative de viol. Il avait en revanche reconnu "des faits pouvant être qualifiés d'agression sexuelle ", mais désormais prescrits, le délai en la matière étant de trois ans.
Fin mars, Dominique Strauss-Kahn a par ailleurs été mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" dans l'affaire de l'hôtel Carlton de Lille, un établissement soupçonné d'avoir participé à un réseau de prostitution opérant également à Paris.L'ancien patron du FMI a reconnu, par la voix de ses avocats, avoir eu des relations sexuelles avec des femmes lors de soirées "libertines". Mais il assure qu'il ne savait pas qu'il s'agissait de prostituées et qu'il ignorait tout de l'existence du présumé réseau de prostitution ou d'éventuels faits de proxénétisme.

Le 1er mai, le juge Douglas McKeon, du tribunal du Bronx, refuse sèchement la demande de ses avocats que soit classée la plainte au civil de Nafissatou Diallo. Et le 4 mai, de l'autre côté de l'Atlantique, le parquet de Lille annonce qu'il examine une ordonnance visant des faits présumés de viol en réunion qui auraient été commis lors d'une soirée à Washington à laquelle participait DSK.
Mardi, François Hollande, prendra ses fonctions à l'Elysée.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.