Affaire Cahuzac : le Parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire
Un enquête préliminaire pour "blanchiment de fraude fiscale" a été ouverte afin de vérifier si Jérome Cahuzac a détenu un compte en Suisse, indique mardi le parquet de Paris. Le ministre délégué au Budget avait démenti en bloc les accusations du site Mediapart, mais se félicite de l'ouverture d'une enquête qui "démontrera sa complète innocence". Selon un proche de François Hollande, le ministre bénéficie du soutien de l'Élysée et Matignon.
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Nouvel épisode dans l'affaire Cahuzac. Mardi, le parquet de Paris indique avoir ouvert une enquête préliminaire visant à déterminer si le ministre du Budget a ou non détenu un compte en Suisse afin de dissimuler des revenus au fisc. Le ministre se félicite de l'ouverture de cette enquête : "Cette démarche permettra, comme il l'a toujours affirmé, de démontrer sa complète innocence des accusations absurdes dont il fait l'objet ", affirme mardi un communiqué.
Début décembre, Mediapart avait révélé l'information, se basant sur un enregistrement sonore présenté comme la voix de Jérôme Cahuzac (où d'après le site il déclarait : "Ça me fait chier d'avoir un compte ouvert là-bas, l'UBS c'est quand même pas forcément la plus planquée des banques "). Mediapart affirmait que le ministre avait détenu un compte non déclaré chez UBS, indiquant que celui-ci avait été clos en 2010 et qu'il avait alors transféré les fonds sur un compte à Singapour. L'enregistrement aurait été fourni par un adversaire politique du ministre.
Mais depuis, Jérôme Cahuzac a toujours démenti les allégations et nie être l'homme qui parle sur l'enregistrement. Et depuis un mois, le gouvernement fait bloc autour de lui. Jérôme Cahuzac a porté plainte pour diffamation contre le site d'information, et a également demandé à UBS de prouver son innocence.
"Faire procéder sans attendre aux vérifications relatives à la réalité et au contenu de l'enregistrement" (le procureur)
Le parquet de Paris considère mardi que la plainte du ministre, ouverte pour diffamation, n'enquêtera pas sur le fond du dossier. D'où l'ouverture de cette nouvelle enquête préliminaire "du chef de blanchiment de fraude fiscale ".
"Compte tenu de cette situation, des faits dénoncés par Médiapart susceptibles de recevoir une qualification pénale et des démentis de Monsieur Jérôme Cahuzac, il appartient au procureur de la République de Paris, conformément à la loi, de faire procéder sans attendre aux vérifications relatives à la réalité et au contenu de l'enregistrement ainsi qu'à toutes auditions nécessaires pour parvenir à la manifestation de la vérité ", indique mardi le procureur de Paris, François Molins, dans un communiqué.
"Le ministre peut-il exercer son travail en toute sérénité ?"
L'enquête préliminaire est confiée à la Division nationale des investigations fiscales et financières (Dniff). La police devrait auditionner tous les protagonistes de l'affaire et faire expertiser le fameux enregistrement. Jérôme Cahuzac est lui-même susceptible d'être interrogé ou visé par des perquisitions ou diverses investigations, un ministre ne jouissant d'aucune immunité.
Cette enquête préliminaire met-elle le ministre en difficulté ? Elle pourrait aussi rapidement évacuer les soupçons, si l'enregistrement se révèle faux par exemple. Mais "est-ce que le ministre du Budget, patron de l'administration fiscale, peut exercer son travail en toute sérénité et légitimité alors qu'il y a des faits suffisamment consistants pour qu'une enquête préliminaire soit mise en branle ? " interroge Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart, mardi sur I-Télé.
Le soutien de l'Élysée et Matignon
En début de soirée, l'entourage de François Hollande a expliqué que le ministre bénéficiait "par définition " du "soutien du président de la République et du Premier ministre". Selon un proche du président, "cette procédure permet à la justice de faire son travail, il n'y a pas d'éléments nouveaux qui amèneraient à changer la situation".
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