A Nantes, un juge saisi pour "crime de délaissement" après la mort d'un bébé, les parents placés en garde à vue

La mère s'était rendue vendredi aux urgences de l'hôpital de Châteaubriant avec le corps de son bébé mort dans les bras.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une vue sur le palais de justice de Nantes, le 17 février 2023. (MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / AFP)
Une vue sur le palais de justice de Nantes, le 17 février 2023. (MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / AFP)

Le parquet de Nantes (Loire-Atlantique) a saisi un juge d'instruction d'une information judiciaire pour "crime de délaissement" après la mort d'un bébé de 8 mois dans une famille dont les enfants étaient en état de "dégradation physiologique extrême", a-t-il annoncé dimanche 12 octobre. La mère de 25 ans et le père de 19 ans, placés en garde à vue, doivent être déférés dimanche après-midi au parquet, qui a requis leur placement en détention provisoire, a précisé le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, dans un message à la presse.

La mère s'était rendue, vendredi vers 14 heures, aux urgences de l'hôpital de Châteaubriant (Loire-Atlantique), au nord de Nantes, avec son bébé mort dans les bras, selon le procureur. Une enquête a alors été ouverte par la brigade de recherches de la gendarmerie de Châteaubriant suite à la découverte "de lésions et ecchymoses en divers endroits du corps" du bébé.

Les quatre enfants du couple ont fait l'objet d'un placement provisoire

La perquisition de la maison a révélé "un état d'insalubrité extrême" et "la présence d'animaux domestiques faméliques", selon le magistrat. Une autopsie du bébé pratiquée dimanche matin a confirmé "l'hypothèse d'une dégradation physiologique majeure du bébé décédé", a indiqué le procureur, précisant que "les explications des parents, contradictoires, ne correspondaient pas aux constatations médicolégales et sanitaires".

Les quatre autres enfants du couple, âgés de huit mois à six ans (dont le jumeau du bébé mort), ont fait l'objet d'un placement provisoire, sur demande du parquet. Les examens pratiqués au CHU de Nantes ont mis en évidence "une dégradation physiologique extrême et un état sanitaire également hautement dégradé" des quatre enfants de la fratrie, notamment du jumeau de la victime.

Un juge d'instruction a été saisi du crime de délaissement d'un mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort, puni de trente ans de réclusion criminelle, ainsi que du délit de délaissement de mineurs de moins de 15 ans, puni de sept ans d'emprisonnement. Les investigations se poursuivent sous l'autorité du magistrat instructeur.

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