Pologne : "Pour que chaque femme se sente entourée", des activistes inaugurent le premier centre de soins dédié à l’avortement

Cette initiative, lancée le jour où l'on célèbre les droits des femmes dans le monde entier, est controversée alors que le pays opère la loi la plus restrictive d’Europe sur la question. L’avortement n’y est légal que pour les grossesses résultant d’un viol, d’un inceste ou mettant la vie de la mère en danger.

Article rédigé par franceinfo - Adrien Sarlat
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Temps de lecture : 2min
Les militantes polonaises pour le droit à l'avortement  Justyna Wydrzynska, Kinga Jelinska, Anna Pieta and Natalia Broniarczyk (de gauche à droite) inaugurent le premier centre de soins dédié à l’avortement du pays, le 8 mars 2025. (WOJTEK RADWANSKI / AFP)
Les militantes polonaises pour le droit à l'avortement Justyna Wydrzynska, Kinga Jelinska, Anna Pieta and Natalia Broniarczyk (de gauche à droite) inaugurent le premier centre de soins dédié à l’avortement du pays, le 8 mars 2025. (WOJTEK RADWANSKI / AFP)

"Je déclare le premier centre de consultations pour l’avortement en Pologne ouvert !", lance Justyna Wydrzyńska, samedi 8 mars. À peine un an après sa condamnation pour avoir aidé une femme à se procurer une pilule abortive, la militante pour le droit à l’avortement est fière d’inaugurer ce centre, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Les femmes qui le souhaitent pourront y venir avec leurs propres pilules et bénéficier d’un accompagnement à l’IVG médicamenteuse.

"On a toujours rêvé que l’avortement puisse ressembler à autre chose que celui que nous avons vécu, explique Justyna Wydrzyńska, envahies par la peur et les angoisses concernant notre santé, avec la peur que la police ne viennent toquer à la porte. Et c’est pour cela que nous voulons créer ce lieu, pour que chaque femme qui vienne ici se sente entourée de gens de confiance".

Donald Tusk va-t-il tenir ses promesses ?

Et l’emplacement du local n’a pas été choisi au hasard. Le centre se situe au 9 rue Wiejska, juste en face du Parlement, comme pour provoquer les députés. En juillet dernier, ils ont voté contre la dépénalisation de l’aide à l’IVG, malgré les promesses de campagne de Donald Tusk.

"Ce qui nous différencie des politiques, c’est que nous on veut vraiment la libéralisation de l’avortement, objecte Natalia Broniarczyk, une autre militante. Et nous n’avons plus le temps d’attendre qu’ils se mettent d’accord. Donald Tusk a dit qu’ils promettaient aux femmes de ne pas poursuivre celles qui les aideraient à avorter. Alors c’est ce qu’on va voir". Un défi lancé au Premier ministre, qui joue pieds et poings liés à deux mois de l'élection présidentielle.

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