"Sentiment de submersion" migratoire : "Ce sont les mots de l'extrême droite", déplore Mathilde Panot

"Ne pas censurer le gouvernement Bayrou, c'est laisser l'offensive raciste de Retailleau continuer", assure la cheffe de file de la France insoumise à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La cheffe de file de la France insoumise à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, le 28 janvier 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
La cheffe de file de la France insoumise à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, le 28 janvier 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"C'est absolument faux, ça ne correspond à aucune réalité, il n'y a pas de submersion migratoire en France", a réfuté mardi 28 janvier sur franceinfo la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, alors que le Premier ministre François Bayrou a évoqué lundi soir "un sentiment de submersion" migratoire en France.

"Ce sont exactement les mots que, par exemple, Monsieur Zemmour utilisait pendant l'élection présidentielle", a rappelé la députée LFI. "Ce sont les mots de l'extrême droite", a-t-elle martelé. Selon la députée LFI, "la question migratoire va se poser de manière de plus en plus forte, notamment avec le dérèglement climatique". "Comment est-ce qu'on accueille dignement celles et ceux qui ont dû partir de chez eux ?" , a questionné Ia présidente du groupe parlementaire LFI à l’Assemblée nationale.

"Ne pas censurer le gouvernement Bayrou, c'est laisser l'offensive raciste de Retailleau continuer", a poursuivi la patronne des députés LFI. Le ministre LR de l'Intérieur, qui a fait de la lutte contre l'immigration sa priorité, a adressé jeudi aux préfets une circulaire visant à mettre fin aux "régularisations à tour de bras" des personnes sans-papiers. "Cette maîtrise de l'immigration est absolument fondamentale" et la régularisation "n'est pas un droit automatique, mais une mesure exceptionnelle", a déclaré vendredi Bruno Retailleau lors d'un déplacement à la préfecture des Yvelines.

"Arrêtez de mettre ce poison du racisme dans la société"

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau "parle comme Pétain de 'Français de papier'" et parle "de régression ethnique des habitants des quartiers populaires ou encore des belles heures de la colonisation", selon la députée LFI. "Arrêtez de mettre ce poison du racisme partout dans la société", a-t-elle lancé. "La France ne sera jamais une nation ethnique (…), la France n'est pas une couleur de peau, n'est pas une religion", a-t-elle insisté, ajoutant que "la France a toujours été une nation politique autour d'une devise commune : liberté, égalité, fraternité". "Il y a une ambiance dans ce pays où on stigmatise toujours les citoyens et citoyennes de confession musulmane, cela doit cesser", a soutenu l'élue Insoumise.
 
Ce tour de vis de Bruno Retailleau met fin à la circulaire de Manuel Valls qui laissait depuis 2012 une marge de manœuvre aux préfets, leur permettant de régulariser quelque 30 000 personnes chaque année pour motif familial, économique ou étudiant à "titre exceptionnel". Le ministre de l'Intérieur leur demande à présent de privilégier les régularisations des travailleurs dans les métiers en tension et d’exiger sept ans de présence en France pour tous les autres, contre cinq ans auparavant. Mais pour la cheffe de file des députés LFI, "on parle de personnes qui travaillent, qui cotisent, qui paient des impôts en France et qui vivent ici donc ils doivent être régularisés". "Ces travailleurs sans-papiers travaillent, ça n'a aucun sens de revenir sur une logique qui oppose les uns avec les autres".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.