Accord migratoire franco-britannique : le premier vol d'expulsion a décollé de Londres, sans migrant à bord
Après une décision de la justice anglaise, mardi, un jeune demandeur d'asile, arrivé en Grande-Bretagne en août, a évité son expulsion en direction de la France dans le cadre de l'accord migratoire entre les deux pays.
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L'accord "one out, one in" n'a, pour l'instant, débouché sur aucun renvoi de migrants. Un avion qui devait transporter des migrants vers la France, au titre de l'accord conclu entre Paris et Londres, a décollé, mardi 16 septembre, sans aucun migrant à bord, selon plusieurs médias britanniques, dont The Guardian.
Le ministère de l'Intérieur français avait pourtant assuré, lundi, que les premiers retours devaient se dérouler cette semaine et qu'une personne devait atterrir mardi à Roissy en provenance du Royaume-Uni. Mais la Haute cour de Londres en a décidé autrement. Mardi, un ressortissant érythréen a obtenu un sursis à l'expulsion, lors du premier recours en justice contre l'accord migratoire franco-britannique.
Le projet "one out, one in" ("un sortant, un entrant"), conclu le 10 juillet et entré en vigueur le 11 août dernier, prévoit de renvoyer en France les migrants en situation irrégulière ayant traversé la Manche, s'ils sont jugés inéligibles à l'asile. En contrepartie, le Royaume-Uni s'est engagé à accueillir un nombre équivalent de migrants installés en France. Ceux-ci peuvent demander un visa en ligne pour entrer au Royaume-Uni, dans le cadre du projet pilote qui se déroulera jusqu'en juin 2026.
"Risque réel"
Un demandeur d'asile érythréen de 25 ans a été le premier à contester en justice son expulsion dans le cadre de l'accord franco-britannique. La Haute cour de Londres a temporairement suspendu son renvoi en France. "Le demandeur ne sera pas expulsé [mercredi], mais cette affaire sera renvoyée devant ce tribunal dès que cela sera raisonnablement possible", a déclaré le juge britannique, c'est-à-dire une fois que les autorités compétentes auront réévalué s'il s'agit d'un dossier de traite d'êtres humains.
Devant la cour, l'avocate du ressortissant érythréen a plaidé qu'il existait un "risque réel" que cet homme, arrivé au Royaume-Uni en août dernier, se retrouve dans la "misère", une fois renvoyé en France. Elle a également affirmé que le dossier de son client, qualifié de "vulnérable", comporte "une plainte pour trafic d'êtres humains". En face, l'avocate du ministère de l'Intérieur britannique a quant à elle assuré que l'homme serait en mesure de demander l'asile en France, en soulignant que "deux associations ont indiqué qu'elles lui fourniraient un hébergement" s'il entamait la procédure.
"Une décision décevante qui n'empêchera pas le reste de l'accord d'aller de l'avant"
Alors que la décision de la Haute cour de Londres constitue un premier revers pour le nouvel accord migratoire, "il s'agit d'une seule personne, cela ne va pas compromettre les fondements de cet accord", a réagi mercredi Liz Kendall, la ministre de la Technologie, pour le compte du gouvernement britannique. "Cette décision est décevante, mais elle n'empêchera pas le reste de l'accord d'aller de l'avant", a-t-elle ajouté sur Times Radio.
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord très critiqué par les ONG, début août, le Royaume-Uni a commencé à placer en détention des migrants. Quelque 92 personnes sont ainsi détenues en attendant leur renvoi en France, selon le journal The Guardian. Le Royaume-Uni est confronté à la colère croissante d'une partie de la population contre l'hébergement de dizaines de milliers de demandeurs d'asile dans des hôtels. Tout au long de l'été, des manifestations anti-immigration se sont déroulées devant ces hôtels. Et, samedi, plus de 100 000 personnes se sont rassemblées à Londres à l'appel du militant d'extrême droite et anti-immigration Tommy Robinson.
Plus de 31 000 personnes sont arrivées sur les côtes britanniques depuis début janvier, un chiffre record à ce stade de l'année, selon un bilan de l'AFP. En 2024, 78 personnes avaient péri lors des traversées de la Manche.
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