"Ils n'ont rien fait" : la colère de la famille d'Inès Mecellem, poignardée à mort par son ex-compagnon malgré plusieurs plaintes

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Article rédigé par franceinfo - M. Martel, L. Marcon, R. Bizeul, M. Jacob, G. Fautrat, J. Cohen-Olivieri - Édité par l'agence 6Medias
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Une marche blanche a été organisée samedi 20 septembre, en hommage à Inès Mecellem, poignardée à mort par son ex-compagnon le 8 septembre à Poitiers (Vienne). Sa famille dénonce une inaction de la part des forces de l'ordre et de la justice, alors que plusieurs plaintes avaient été déposées avant le drame.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.



L'assassinat d'Inès Mecellem aurait-il pu être évité ?(Nouvelle fenêtre) Le 8 septembre dernier, la jeune femme de 25 ans est poignardée à son domicile par son ex-compagnon. Elle avait porté plainte en juillet et était revenue plusieurs fois au commissariat. Pour ses frères et sœurs et sa maman, elle n'a pas été assez prise au sérieux par les forces de l'ordre. "Ils n'ont rien fait. Ils ont eu l'occasion deux fois de l'avoir entre leurs mains. Ils l'ont arrêté deux fois, ils l'ont eu entre leurs mains deux fois et les deux fois, ils l'ont relâché. Et c'est maintenant qu'il s'est peut-être envolé je ne sais où, qu'ils commencent à chercher. Alors que c'est probablement trop tard et elle, elle n'est plus là. Donc moi, ça me révolte tout ça. Ça me révolte complètement", déplore Angélique Robert, mère de la victime.

L'homme de 35 ans est toujours recherché activement par les services de police. Interpellé avant les faits, il avait été relâché sans être placé en garde à vue, a confirmé le parquet de Poitiers. Une situation inconcevable pour les frères de la jeune femme. "Ça aurait pu être évité, tout était entre leurs mains. Ils avaient les preuves, ils avaient de quoi l'arrêter, ils avaient tout. Ce n'est pas normal qu'une personne comme ça soit libre, après avoir déposé plus de six plaintes, avec tout le temps les mêmes fautes. Ce n'est pas possible qu'il soit encore en liberté", dénonce Yacine Mecellem.

Une marche blanche à Poitiers

Pour tenter de la protéger, elle avait reçu un téléphone grave danger (TGD). La famille dénonce aussi l'inefficacité de ce dispositif face aux menaces incessantes de l'ex-compagnon. Une voisine qui avait donné l'alerte le jour de sa mort, témoigne elle aussi du profil dangereux de l'homme. "J'ai entendu crier, hurler même, donc je me suis précipitée à la porte, j'ai frappé. J'ai vu un monsieur sortir avec un couteau et après j'ai appelé les pompiers directement, parce que ce n'était pas la première fois qu'il la menaçait", raconte-t-elle.

L'inspection générale de la Police nationale a ouvert une enquête pour savoir si oui ou non des manquements ont eu lieu. Samedi 20 septembre dans l'après-midi, une marche blanche aura lieu à Poitiers (Vienne) pour rendre hommage à Ines Mecellem.

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