Projet de loi sur la fin de vie : l'ancien garde des Sceaux "Robert Badinter aurait soutenu ce texte", écrit Elisabeth Badinter dans un courrier
La philosophe estime que la parole de son défunt mari est "instrumentalisée" par des opposants au projet. Elle a adressé une lettre destinée au député Olivier Falorni, rapporteur général du texte.
Elisabeth Badinter assure, dimanche 21 avril, que l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter, mort début février, "aurait soutenu" le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie. "Prétendre le contraire serait une trahison de sa pensée et de sa mémoire", ajoute la philosophe dans le courrier, reproduit dans La Tribune dimanche, adressé au député Olivier Falorni (MoDem et Indépendants), rapporteur général du texte.
Elisabeth Badinter répond ainsi aux opposants du texte qui invoquent une phrase prononcée en 2008 par son défunt mari : "La vie, nul ne peut la retirer à autrui dans une démocratie." "Depuis de nombreux mois et plus encore récemment, j'ai pu constater que la parole de mon mari était utilisée, pour ne pas dire instrumentalisée, par des opposants à toute évolution législative sur ce sujet", écrit-elle.
"Mon mari n'a jamais assimilé aide à mourir et peine de mort"
L'essayiste évoque notamment des propos du président de la conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, qui avait déclaré, déjà dans La Tribune dimanche, que "Robert Badinter avait toujours dit son opposition à toute idée d'aide active à mourir". Elle mentionne aussi des déclarations de la psychologue Marie de Hennezel, qui avait affirmé que le refus de la légalisation de l'euthanasie avait été le "dernier combat" de l'ancien ministre de la Justice.
"Mon mari n'a jamais assimilé aide à mourir et peine de mort", répond Elisabeth Badinter, qualifiant ces récentes prises de paroles – et "tant d'autres" – de "péremptoires". L'ancien garde des Sceaux était "de ces hommes qui refusaient de s'enfermer dans des certitudes, a fortiori sur une question aussi complexe et sensible que la fin de vie".
Elle s'adresse ensuite plus directement au rapporteur Olivier Falorni : "Il vous l'avait d'ailleurs personnellement dit lorsqu'il vous avait reçu, le 10 novembre 2021 (...). Il vous avait affirmé son soutien à votre texte qui instaurait un droit à une aide active à mourir'". L'ancien ministre, selon elle, avait encore exprimé cette position devant témoin, en septembre 2023.
Le projet de loi "relatif à l'accompagnement des malades et de la fin de vie" a été présenté le 10 avril en Conseil des ministres et sera examiné en commission spéciale à l'Assemblée nationale, à partir de cette semaine. Il contient deux volets : l’un prévoit de développer les soins palliatifs, l’autre donne un cadre pour permettre d'accompagner un malade vers la mort.
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