: Vidéo "Ça fout la trouille de mourir, quand même" : quand les patients concernés par la fin de vie prennent la parole
Le débat sur la fin de vie a repris lundi à l'Assemblée nationale. Pendant que les politiques et les soignants se divisent sur la question, qu'en pensent les malades ? Reportage dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital Jean-Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris.
C'est un service où la vie et la mort sont au coude à coude. Un lieu où les soignants écoutent et accompagnent jusqu'au dernier souffle, mais où la vie jaillit aussi dans les interstices. Fatiha Adrar sait qu'elle vit ses derniers instants. Derrière une pédicure, ultime moment de coquetterie, une dignité retrouvée. "Quand je me regarde dans le miroir, je renvoie cette image de moi pas malade", se réjouit celle qui se bat depuis vingt-deux ans contre un cancer, et quatre récidives.
Prendre soin, mais surtout, tout tenter pour soulager. Jacques Le Bras est aussi atteint d'un cancer incurable. Face aux douleurs intolérables, il a demandé à mourir. Il aurait pu bénéficier d'une sédation profonde et continue jusqu'au décès, la seule possibilité légale aujourd'hui. L'équipe médicale lui a alors proposé un traitement. "La douleur est passé de 8 à 0", explique-t-il. Aujourd'hui, sa maladie est indolore, et il accepte de continuer à vivre.
Décisions collégiales entre profesionnels à l'écoute des patients
Plus aucun traitement ne peut soigner, Jacqueline Palmier, qui est arrivée dans le service depuis seulement quelques jours. "Je me suis interrogée : 'est-ce que si tu allais mieux, est-ce que si tu avais moins de douleurs tu voudrais continuer ?' C'est non. Pour moi, c'est non. Je me suis interrogée parce que ça fout la trouille de mourir, quand même", relate-t-elle. Et de conclure : "Cela s'appelle une liberté, de [pouvoir] choisir." Donner la mort "peut être un soin", estime Francine Greneville, médecin en unité de soins palliatifs à l'hôpital Jean-Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris. "Pour madame, je ne veux rien que ce qu'elle a envie, elle. Si c'est possible, et si c'est dans les clous par rapport à une loi."
Une fois par semaine, médecins, aide-soignants, infirmiers, kinés, psychologues évaluent ensemble chaque situation. Ils prennent dans ce cadre des décisions collégiales entre professionnels des soins palliatifs. Ce principe devra aussi primer dans la future loi. "On parle d'humanité, en fait, ici", commente Arnaud Marchand, aide-soignant. "Je ne voudrais pas que cela soit juste un débat entre soins palliatifs ou accompagnement médical à mourir", déclare Vincent Capelle, cadre de santé infirmier. "Les deux peuvent coexister", acquiesce l'un de ses collègues.
Retrouvez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
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