Fin de vie : "C'est un moment absolument historique, enfin, on va entendre la demande de plus de 90 % des Français", salue l'association pour le Droit de mourir dans la dignité
Anne Vivien salue notamment la disparition de la notion de "pronostic vital à moyen terme"
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"C'est un moment absolument historique, enfin, on va entendre la demande de plus de 90 % des Français", s'est réjouie la docteur Anne Vivien, vice-présidente de l'association pour le Droit de mourir dans la dignité (ADMD), ancienne anesthésiste-réanimatrice des hôpitaux de Paris.
L'examen du projet de loi qui vise à renforcer l'accès aux soins palliatifs et à légaliser l'aide à mourir débute ce lundi 27 mai à l’Assemblée nationale. Le texte a été remanié par la commission spéciale ces derniers jours. Gabriel Attal a estimé ce dimanche dans La Tribune Dimanche que la "philosophie du texte" avait été modifiée, pointant notamment le remplacement de la notion de "pronostic vital engagé à court ou moyen terme" par une affection "grave et incurable en phase avancée ou terminale". Selon Anne Vivien, "la notion de pronostic vital engagé à moyen terme est une véritable boîte de Pandore. Il n'y a aucun critère pour définir précisément ce qu'est le moyen terme. (...) Cette modification nous convient", a salué Anne Vivien.
franceinfo : Ce texte qui arrive à l'Assemblée nationale, modifié par la commission spéciale, est-il plus clair ?
Anne Vivien : Certaines choses sont plus claires, d'autres le sont moins. En tout cas, pour nous, c'est un moment absolument historique. Enfin, on va entendre la demande de plus de 90 % des Français.
La suppression de la notion de pronostic vital à court et à moyen terme vous convient-elle ?
La notion de pronostic vital engagé à moyen terme est une véritable boîte de Pandore. Il n'y a aucun critère pour définir précisément ce qu'est le moyen terme. En ce qui concerne les maladies neurodégénératives qui ont toujours été citées dans toutes les instances, le centre d'éthique ou la convention citoyenne, le désir et la nécessité d'ouvrir légalement la possibilité de demander une aide à mourir s'adressait spécifiquement surtout aux patients atteints de maladies neurodégénératives. Or, pour ceux-là, la notion de pronostic à moyen terme n'a aucune valeur. Si on avait gardé ce critère,on les laissait de nouveau de côté dans la loi. En ce qui concerne la notion du pronostic, cette modification nous convient.
Comprenez-vous les oppositions au texte ?
Je comprends les raisons, les réticences et l'opposition de certains soignants, de même que les réticences et l'opposition de certaines personnalités politiques, de certains écrivains. Tout le monde a le droit d'avoir son opinion. Le problème est d'entendre aussi toutes les opinions, pas simplement celles qui sont contre. On parle beaucoup des soignants qui sont contre, mais il y a un pourcentage connu dans des études faites, y compris par le Conseil de l'Ordre des médecins, qui pourtant n'est pas favorable à une aide à mourir, où des médecins et des soignants s'expriment au contraire en faveur d'une aide à mourir. L'essentiel étant que cette aide soit demandée par un malade au centre de la décision en raison de souffrance inapaisable ou intolérable. C'est ça qui compte, ce n'est pas l'opinion personnelle du soignant.
Le consensus va être difficile à trouver. Il faut un choix politique fort ?
Absolument. C'est exactement ça. Il y a un choix politique à faire. Le choix politique est essentiel en santé comme dans beaucoup d'autres choses. On n'aurait jamais fait tous les progrès qu'on a fait en France sur le dépistage et le traitement du cancer, s'il n'y avait pas eu une volonté politique. Ce sera pareil pour ce qui est d'une meilleure prise en charge de la fin de vie, à la fois par des soins d'accompagnement et des soins palliatifs et par une écoute de la demande de certaines personnes pour lesquelles ces soins palliatifs ne sont pas suffisants.
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