Plus de 2 000 enfants à la rue en France : le président de la Fédération des acteurs de la solidarité dénonce la "promesse non tenue" du gouvernement
"Nous avons besoin de mesures d'urgence, que ces enfants soient pris en charge et qu'on s'attaque à ce qui fait durablement la pauvreté dans ce pays", réclame sur France Inter, Pascal Brice.
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C'est une "promesse non tenue" de la part du gouvernement, déplore jeudi 29 août sur France Inter Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, alors que le nombre d'enfants sans toit augmente en France. Selon le sixième baromètre de l'Unicef France et de la FAS, 2 043 enfants sont contraints de dormir à la rue. un chiffre basé sur le nombre de personnes qui ont appelé le 115, mais dont la demande a été refusée, précise sur franceinfo Adeline Hazan, présidente de l'Unicef France. Pascal Brice assure qu'il faut ajouter à ce chiffre les "enfants qui sont dans des hôtels de fortune", qui s'élève à près de 30 000 jeunes selon l'Unicef. Il estime qu'on est donc bien loin de l'objectif "zéro enfant à la rue" que s'était fixé le gouvernement. Il accuse d'ailleurs les gouvernements "d'avoir fait le choix" depuis la fin de la crise sanitaire "du repli, de réduire l'effort consenti et de stigmatiser".
Pascal Brice assure que "le quart" de ces enfants sans solution d'hébergement "ont moins de trois ans" et sont aussi "le plus souvent inscrits à l'école". Le président de la FAS décrit des enfants, dont "la vie [est] particulièrement heurtée et difficile", vivant "le plus souvent dans des campements, parfois avec des mamans seules". "Il y a là quelque chose d'extraordinairement violent", dénonce-t-il, jugeant "particulièrement insupportable la violence de la rue pour les enfants".
Le président de la FAS rappelle qu'actuellement la France a "14% de pauvres" et il estime que ce pourcentage grimperait à "22% s'il n'y avait pas toutes les aides et les redistributions". Pour Pascal Brice, la plupart des personnes qui sont dans les rues sont "des travailleurs pauvres, des femmes victimes de violence, des jeunes issus de l'aide sociale à l'enfance, des hommes et des femmes qui ont des problèmes de santé mentale" ainsi que des migrants. L'augmentation du nombre d'enfants à la rue révèle, selon lui, "des failles de plus en plus importantes", notamment de "notre politique migratoire".
Les collectivités locales en soutien
Il pointe du doigt "une espèce d'hypocrisie générale", avec "des discours de plus en plus stigmatisants et la loi immigration qui empêche les entreprises d'embaucher les parents et des gens qui se retrouvent à la rue au détriment de leur dignité et de l'ordre public". Pascal Brice considère qu'on "n'a pas su collectivement tirer les bonnes leçons depuis la fin du Covid-19". "À la fin de 2020, les familles étaient prises en charge en hébergement d'urgence, et là, c'est le repli, la baisse du nombre de places", explique-t-il. Il y voit "un refus de se donner les moyens d'agir dans l'urgence et dans la durabilité".
"Nous avons besoin de mesures d'urgence, que ces enfants soient pris en charge et qu'on s'attaque à ce qui fait durablement la pauvreté dans ce pays", lance le président de la Fédération des acteurs de la solidarité. Il regrette que les personnes "de plus en plus nombreuses dans les rues [soient] prises en charge tant bien que de mal par les collectivités locales, dont ce n'est pas le boulot et qui ont moins de moyens pour le faire, et par nos associations qui sont en grande difficulté".
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