Aide sociale à l'enfance : la CNAPE, fédération d'associations, réclame un "budget protégé" pour le secteur

Pierre-Alain Sarthou, directeur de la CNAPE, défend l'idée d' une loi de programmation annuelle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président de la CNAPE réclame un "budget protégé" pour le secteur de l'aide sociale à l'enfance. (RICCARDO MILANI / Hans Lucas via AFP)
Le président de la CNAPE réclame un "budget protégé" pour le secteur de l'aide sociale à l'enfance. (RICCARDO MILANI / Hans Lucas via AFP)

Alors que le secteur de l'aide sociale à l'enfance se mobilise dans huit villes de France, jeudi 15 mai, à l'initiative du "Collectif des 400 000", Pierre-Alain Sarthou, le directeur général de la CNAPE (première fédération des associations de protection de l'enfance) réclame, au micro de France Inter, un "budget protégé" pour le secteur.

"On pourrait imaginer une loi de programmation pluriannuelle, avec un budget protégé pendant plusieurs années, comme c'est le cas pour l'Éducation nationale ou l'Armée", propose le directeur général de la CNAPE, qui coordonne le "Collectif des 400 000", 400 000 comme le nombre d'enfants en France qui bénéficient de mesures de protection, dont plus de la moitié sont placés hors de leur famille. "Cela semble être une mesure indispensable pour tous les enfants qui bénéficient d'une mesure de protection", souligne-t-il.

"Rien ne bouge"

Il regrette le peu de suivi politique du dossier, avec "quatre ministres depuis trois ans". Or, "la raison pour laquelle on a choisi de se mobiliser, c'est que l'ensemble des ministres qui se sont succédés pour s'occuper de la protection de l'enfance, ont fait des annonces, ont lancé des plans d'actions et se sont appuyés sur des mesures qui sont étayées à partir de constats connus, mais malheureusement, rien ne bouge", soupire-t-il. Trois rapports ont en effet été rendus depuis l'automne dernier, un du Conseil économique, social et environnemental, un autre de la défenseure des droits et enfin, celui de la commission parlementaire, en avril dernier. Tous dressent un constat accablant, et pointent les graves défaillances de l'aide sociale à l'enfance, avec la mise en dangers de certains jeunes.

"Il y a des dossiers qui sont brûlants, comme la question des taux d'encadrement dans les foyers", cite par exemple Pierre-Alain Sarthou. "C'est-à-dire que dans des foyers, à la différence des crèches ou des colonies de vacances, aujourd'hui, vous n'avez pas de nombre maximum d'enfants accueillis par un professionnel présent. Forcément, ça aboutit à des situations de saturation et des situations dans lesquelles on a de la maltraitance institutionnelle", détaille-t-il.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.