La Cour des comptes appelle à "réformer sans délai" l'éducation prioritaire face à des effets "limités" sur la réussite des élèves

La dynamique de la réforme de 2015 "s'est essoufflée", note l'institution dans un rapport.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une salle de classe de grande section dans une école maternelle de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) en réseau d'éducation prioritaire, le 26 mars 2018. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)
Une salle de classe de grande section dans une école maternelle de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) en réseau d'éducation prioritaire, le 26 mars 2018. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)

La Cour des comptes appelle à "réformer sans délai" la politique de l'éducation prioritaire. Dans un rapport publié mercredi 7 mai et réalisé à la demande de la commission des finances du Sénat, elle estime que cette politique est aujourd'hui "complexe et peu lisible" et que ses impacts sur la réussite des élèves sont "limités".

En 2015, la reforme de cette politique a consisté à revoir la carte de l'éducation prioritaire, avec deux types de réseaux, les REP (réseaux d'éducation prioritaire) et les REP+ (réseaux renforcés), qui bénéficient de mesures ciblées comme des indemnités spécifiques pour le personnel et le dédoublement des classes de CP, CE1 et grande section. Mais la dynamique de cette réforme "s'est essoufflée", constate la Cour des comptes.

Un coût qui a plus que doublé en dix ans

Pour la Cour des comptes, "la logique de moyens a prévalu au détriment des autres mesures en faveur de la réussite des élèves". Ainsi, "le coût de cette politique n'a cessé de croître" : il a été plus que doublé en près de dix ans, passant de 1,1 million d'euros en 2014 à 2,6 millions estimés en 2023. Pourtant, "les écarts de résultats (...) peinent à se résorber", souligne-t-elle.

La carte de l'éducation prioritaire, qui devait être revue tous les quatre ans, ne l'a par ailleurs pas été depuis dix ans. D'autres dispositifs ont en revanche été ajoutés et "l'ensemble apparaît désormais complexe, peu lisible et peine à répondre à la diversité des besoins". Pour la Cour des comptes, "il conviendrait désormais de faire évoluer l'éducation prioritaire", qui devrait "être inclus dans une logique d'action plus globale, plus efficiente".

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