Colère des lycées en éducation prioritaire : à Marseille, les professeurs du quartier le plus pauvre d'Europe se mobilisent
Les lycées des zones d'éducation prioritaire se mobilisent mardi pour demander la sauvegarde des moyens qui leurs sont alloués. Reportage franceinfo dans un lycée professionnel du 3e arrondissement de Marseille qui compte suivre le mouvement.
C'est le paradoxe de la cité phocéenne. Le lycée professionnel Le Chatelier se situe au centre-ville de Marseille, à 500 mètres de la gare Saint-Charles ou de la nouvelle esplanade des musées sur le vieux port. Pourtant ce quartier est le plus pauvre d'Europe : plus de la moitié de ses 45 000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté. "80% de nos élèves viennent de familles qui appartiennent à la classe socioprofessionnelle la plus défavorisée", explique un professeur de mathématiques du lycée.
Beaucoup d'élèves travaillent pour amener un revenu supplémentaire à leur famille
un professeur de mathématiques du lycée Le Chatelierà franceinfo
Comme dans la vingtaine d'établissements concernés à Marseille, les professeurs du lycée Le Chatelier comptent suivre la journée nationale d'action mardi 10 janvier pour demander au gouvernement une carte sur le modèle de celle adoptée pour les collèges. En effet, à partir du mois de juin, plus aucun texte ne garantira la pérennité des moyens supplémentaires alloués aux lycées classés en zones d'éducation prioritaire.
Moins d'élèves par classes et plus d'assistants d'éducation en ZEP
Parmi les avantages d'un classement en zone d'éducation prioritaire, il y a les effectifs allégés dans les classes, souligne Frédéric, qui enseigne la gestion. Selon le professeur, ce dispositif permet de dédoubler les classes, notamment en travaux pratiques ou en atelier. "Les élèves sont 12 par classe en ZEP, alors que dans les autres lycées, ils sont 30", explique-t-il.
Autre avantage : la ZEP permet d'obtenir plus de postes d'assistants d'éducation - les anciens "pions" - dont le rôle ici est essentiel, ajoute l'un d'eux. "Aujoud'hui, nous sommes six équivalents temps-plein grâce à la ZEP. Si elle disparaît, on sera beaucoup moins nombreux, sachant qu'on est déjà à flux tendu", redoute cet assistant d'éducation.
"Dès qu'il y a un problème dans l'établissement, on se rend compte que les effectifs de surveillants sont 'justes', ajoute-t-il. Nous sommes avec des élèves en difficulté, qui demandent beaucoup d'attention. Ils ont des problèmes sociaux et familiaux. Forcément, les problèmes rencontrés à l'extérieur se retrouvent à l'intérieur du lycée." Le maintien des effectifs est l'une des principales revendications des professeurs, qui y voient une explication aux résultats très honorables de leurs élèves au baccalauréat : en 2016, le taux de réussite s'est élevé à 75%.
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