Un nom à consonance maghrébine complique les inscriptions dans les écoles privées
C'est la conclusion d'une étude du CNRS, qui a testé 4 269 établissements scolaires.
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Posséder un nom à consonance maghrébine peut créer des difficultés administratives. Un parent avec un patronyme à consonance maghrébine a plus de mal à inscrire son enfant dans le privé qu'un père de famille dont le nom indique une origine française, révèle un testing du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), publié vendredi 10 janvier.
"Dans 18 % des cas, les établissements privés discriminent le père issu de l'immigration, en donnant à sa demande d'informations une suite moins favorable qu'à celle de l'autre père fictif", révèle l'étude (PDF) menée par Loïc du Parquet, Thomas Brodaty et Pascale Petit.
Comment se manifeste cette discrimination ?
Cette discrimination se manifeste de plusieurs manières et d'abord par l'absence de réponse au message. Si les deux parents sont confrontés "dans une très forte proportion" à cette situation, "le père issu de l'immigration l'est encore plus fréquemment". La discrimination se révèle aussi à travers des refus. "Les établissements qui ne répondent qu'à un seul message envoient plus fréquemment une réponse négative au père issu de l'immigration."
Enfin, "les établissements qui répondent aux deux messages et n'adressent pas de réponse négative envoient moins souvent une réponse positive ferme au père issu de l'immigration", estime l'étude.
Quelle est la méthodologie de l'étude ?
Pour parvenir à ces conclusions, la fédération Travail, Emploi et Politiques publiques du CNRS a testé 4 269 établissements scolaires (3 023 écoles élémentaires et 1 246 collèges) privés entre mars et juin 2011.
Les chercheurs ont créé le profil de deux pères fictifs, l'un dont le prénom et le nom indiquent une origine française, l'autre une origine étrangère. Chaque père envoie un message à l'établissement pour inscrire son enfant.
Quel est l'objectif de l'étude ?
Les établissements scolaires privés sous contrat reçoivent un financement public mais parmi les contreparties ces établissements doivent respecter des règles parmi lesquelles le principe de non-discrimination, soulignent les auteurs.
"Nous voulions examiner la réalité de ce principe", a commenté Pascale Petit. Des études montrent que le passage par le privé peut "ne pas être neutre sur la réussite scolaire de certains enfants", note l'universitaire. "Or si on en limite l'accès pour des raisons discriminatoires, on pénalise les chances de réussite de jeunes qui auraient ensuite pu s'insérer avec plus de succès sur le marché du travail ce qui contribue à entretenir les inégalités."
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