Réforme de la formation des enseignants : "Un pari hasardeux et une forme d'abaissement du niveau", critique le Snes-FSU
Le gouvernement a présenté une réforme de la formation des enseignants, qui prévoit notamment que les concours de l'enseignement seront désormais organisés à bac+3 pour les premier et second degré.
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La réforme de la formation des enseignants présentée par le gouvernement "ressemble à un pari hasardeux et à une forme d'abaissement du niveau des futurs enseignants", a jugé Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), vendredi 28 mars sur franceinfo.
Cette réforme – qui doit être "engagée pour la rentrée 2025" – prévoit que les concours de l'enseignement seront désormais organisés à bac+3, en fin de licence, pour les enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) comme du second degré (collèges et lycées). Actuellement, les concours pour devenir enseignant (le CRPE et le Capes) ont lieu à bac+5. Cette mesure sera mise en place à partir de la session du printemps 2026.
Autre changement, les deux années de master seront consacrées à une formation rémunérée et pensée pour être plus professionnalisante : 1 400 euros net la première année, puis 1 800 euros la deuxième année, pour les professeurs des écoles comme ceux du second degré. Ces mesures gouvernementales visent à attirer davantage de candidats pour le métier d'enseignant.
Améliorer les salaires et les conditions de travail
Ces mesures ne vont pas attirer de nouveaux candidats, assure Sophie Vénétitay, qui prend pour exemple une étude de la Cour des comptes publiée en mai 2022 (enquête Ipsos menée en avril 2022 auprès de 2 000 étudiants). Ces derniers avaient le choix à trois réponses possibles pour expliquer pourquoi ils ne se lancent pas dans le métier d'enseignant. Les trois premières raisons évoquées étaient : le niveau de salaire insuffisant (63%), les conditions de travail et les difficultés au quotidien (57%), et le manque de reconnaissance du métier enseignant (56%).
"Donc ce n'est pas le niveau de diplôme" qui pose un problème, relève Sophie Vénétitay qui pointe en plus avec cette réforme "une forme d'abaissement du niveau des futurs enseignants". Pour améliorer l'attractivité du métier d'enseignant, le principal syndicat du second degré a alerté le ministère et "fait un certain nombre de propositions sur les questions de salaires ou de conditions de travail", rappelle sa secrétaire générale.
Des ministres "déconnectés de la réalité"
François Bayrou a aussi annoncé vendredi, lors d'une visite dans une école primaire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) avec la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne, une série de mesures de "reconquête de l'écrit" pour la rentrée. "On ne peut pas accepter qu'au niveau du bac, il y ait 30% des élèves qui ne soient pas capables d'écrire convenablement", a déclaré le Premier ministre.
"Je commence à en avoir assez de voir des ministres qui sont complètement déconnectés de la réalité", réagit Sophie Vénétitay. "François Bayrou a quand même déclaré: 'Il faut que chaque jour, à l'école et jusqu'à l'université, on essaye de faire en sorte que les élèves lisent et écrivent tous les jours'. J'ai envie de lui demander : 'Mais est-ce qu'il sait vraiment ce qu'on fait dans nos classes ?' Bien évidemment qu'on fait déjà lire et écrire nos élèves tous les jours !", s'étrangle-t-elle.
"Il faut diminuer le nombre d'élèves par classe plutôt que de nous recycler ce genre d'annonces à peu près tous les 18 mois et chaque fois qu'on a un nouveau ministre", poursuit la déléguée syndicale. "La question est : comment est-ce qu'on fait pour aider nos élèves les plus en difficulté en classe, notamment en français ? La France a quand même les classes les plus chargées d'Europe au niveau collège. Quand vous avez une classe de 27, 28, 29, 30 élèves, eh bien en français ou dans d'autres matières, vous ne pouvez même pas aller voir chaque élève pour pouvoir travailler auprès de lui et essayer de surmonter ces difficultés", assure Sophie Vénétitay.
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