Classes de 12 élèves en CP-CE1 : trois questions sur les mesures annoncées par le ministre de l'Education
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé, lundi, que 2 500 postes seraient affectés aux dédoublements de classes de CP dans les quartiers les plus défavorisés. Une décision qui suscite la colère de certains syndicats.
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C'était une promesse du candidat Emmanuel Macron. Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé, lundi 26 juin, dans les colonnes de La Voix du Nord, que sur les 4 000 créations de postes prévues à la rentrée 2017, 2 500 seraient affectées au dédoublement de classes de CP dans les quartiers les plus défavorisés. Une décision contestée par certains syndicats, qui craignent qu'elle n'affecte le dispositif "Plus de maîtres que de classes". Franceinfo revient sur cette réforme en trois questions.
Sur quoi porte cette réforme ?
Les 12 000 classes de CP et de CE1 en REP+ (réseaux d'éducation prioritaire renforcés) doivent être limitées à 12 élèves par classe. Telle était la volonté du candidat Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.
Mise en place par le nouveau ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, cette mesure consiste à limiter à 12 élèves maximum les élèves de CP dans les quartiers les plus défavorisés pour la rentrée 2017, avant un élargissement à d'autres classes en 2018.
La mesure a de quoi séduire : plusieurs études ont montré que la réduction de la taille des classes permettait d'atténuer certains problèmes de discipline ou encore de mieux impliquer les élèves dans leurs tâches.
Comment va-t-elle être mise en place ?
"Sur 4 000 créations de postes" prévues par le précédent gouvernement pour septembre 2017, "nous en consacrons 2 500 en dédoublement des CP en REP+", a détaillé, lundi, le ministre de l'Education dans un entretien à La Voix du Nord. Toutefois, le ministre a concédé que le gouvernement n'atteindrait pas "cet objectif à 100%". "Mais dans la grande majorité des cas, nous aurons un dédoublement" dès cette année, a-t-il ajouté.
Il ne s'agit pas à proprement parler de créations de postes, rappelle Le Figaro (lien abonnés). Ces derniers seront en effet prélevés sur les 4 000 postes budgétés dans le primaire pour la rentrée prochaine par l'équipe de Najat Vallaud-Belkacem, la précédente ministre. "Sur ces 4 000 postes, il en reste environ 1 500 qui ne sont pas aujourd'hui affectés", explique Francette Popineau, secrétaire générale du SNUipp-FSU, le premier syndicat des enseignants du primaire. Ces "réserves" seront donc mécaniquement destinées au dispositif de limitation des élèves de CP en REP+, au détriment d'autres options, comme la "scolarisation des moins de 3 ans" ou de "nécessaires ouvertures de classes", regrette-t-elle.
Mais cela ne suffira pas. "Il faudra aussi redéployer environ 1 000 enseignants qui étaient prévus pour le dispositif dit 'Plus de maîtres que de classes'", a calculé Francette Popineau.
Pourquoi des professeurs font-ils grève ?
C'est la remise en cause du dispositif "Plus de maîtres que de classes" qui a fait réagir le syndicat SNUipp-FSU. Instauré en 2013 sous le quinquennat de François Hollande, ce projet consiste à affecter un ou plusieurs professeurs supplémentaires dans une école élémentaire pour permettre la co-intervention en classe.
Vendredi, des appels à la grève ont eu lieu en Seine-Saint-Denis, dans le Rhône et le Var, où plus de 200 postes de ce dispositif seraient supprimés à la rentrée prochaine. Lundi, les appels à la grève concernaient la Seine-et-Marne, et d'autres appels ont été lancés pour jeudi dans le Tarn-et-Garonne.
"C'est très bénéfique aux enfants d'avoir deux maîtres dans une classe", affirme à l'AFP Valérie Olivier, enseignante gréviste. Cette professeure en CE1 dans une école REP+ à Meaux (Seine-et-Marne) loue cette "innovation pédagogique, qui permet de cerner tous les problèmes, ou de guider la main de l'enfant dans des apprentissages comme la géométrie ou l'écriture". Alors qu'avec seulement 12 élèves, "ce ne sera pas forcément facile de créer une dynamique de classe", avance-t-elle.
"Nous continuerons à mettre en œuvre ce plan, avec moins de professeurs dédiés, s'est défendu le ministre de l'Education. Nous faisons coexister les deux dispositifs pour pouvoir les évaluer et avancer. Il ne faut pas considérer qu'on déshabille Pierre pour habiller Paul."
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