Parcoursup : l'IA peut-elle vraiment aider les bacheliers à choisir leur orientation ?

L'intelligence artificielle va-t-elle bientôt remplacer les traditionnels conseillers d'orientation ? Perdues dans la jungle des formations post-bac, certaines familles pourraient bien se laisser tenter. Car depuis quelque temps, plusieurs outils d'IA émergent, censés aider les lycéens dans leur choix d'études supérieures. Une aide bienvenue alors que les élèves ont jusqu'à jeudi 13 mars pour formuler leurs vœux sur la plateforme Parcoursup.

Thotis, Hello Charly, OrkypIA, ou encore Meoria, les lycéens ont que l'embarras du choix. Mais tous ne semblent pas convaincus : "Je ne vois pas trop en quoi c'est pertinent, s'interroge une lycéenne. Je préfère aller voir sur des sites. Parcoursup, l'Onisep et les sites des facs."

Un outil "attrayant" mais lacunaire

Avis mitigé également pour Joanna Kaczynska, qui travaille dans un centre d'information et d'orientation à Paris. Pour comprendre le fonctionnement de ces applications d'intelligence artificielle, elle se glisse dans la peau d'une élève pour tester leur utilité.

Elle s'imagine en lycéenne en spécialité mathématiques et physique-chimie. Pour les hobbies, ce sera cinéma et basket. L'outil propose alors toute une liste de formations pour ce profil : licence scientifique, classe préparatoire, filière de santé ou encore des métiers du sport. "C'est cohérent avec les enseignements de spécialités, mais est-ce que c'est cohérent avec l'ensemble du profil du jeune ? Pas forcément", analyse Joanna Kaczynska.

On peut retrouver très facilement ce type d'information ailleurs depuis presque des décennies.

Joanna Kaczynska, conseillère d'orientation

à franceinfo

Les réponses sont très générales, note la spécialiste de l'orientation. Dans les réponses apportées par l'IA, il manque par exemple des renseignements sur les modalités d'apprentissage : le futur bachelier est-il assez autonome pour suivre des cours dans en amphithéâtre ou préfère-t-il des effectifs plus réduits comme dans les classes préparatoires ou les BTS ? Aucune précision non plus n'est apportée sur le dossier scolaire nécessaire pour certaines filières sélectives, ni sur les métiers possibles après ces études.

Alors les bacheliers peuvent-ils réellement se fier à l'IA ? "Si cet outil-là est plus attrayant pour eux, pourquoi pas", répond Joanna Kaczynska. Mais elle met en garde : "Ça ne va pas tout faire. C'est un premier repérage, mais derrière toutes ces formations qui sont listées, il faut essayer de voir ce qu'il y a, si ça correspond à leur fonctionnement ou pas... Et ça, l'outil ne répondra pas. C'est à eux de trouver cette réponse". En bref, il n'existe toujours pas de recettes magiques pour trouver son orientation.