Mixité sociale au collège : Najat Vallaud-Belkacem rend sa copie
La ministre de l'Education nationale présente, mardi, son plan pour "renforcer la mixité sociale dans les collèges". Dix sept départements vont expérimenter plusieurs mesures.
Le gouvernement veut en finir avec la "ségrégation sociale" au collège. La ministre de l'Education nationale a dévoilé, mardi 10 novembre, ses pistes de travail pour "renforcer la mixité sociale" dans les établissements. "La mixité sociale n’est ni un slogan, ni une chimère, ou un totem. En République, c’est une nécessité", estime Najat Vallaud-Belkacem. "L’enjeu de la mixité sociale est central pour la réussite des élèves, notamment les plus fragiles (...). Les meilleurs élèves n'y perdent pas non plus : ils ne sont pas pénalisés scolairement et la mixité sociale constitue un enrichissement pour leur construction individuelle et citoyenne", justifie-t-elle.
Pour appuyer ces propos, le ministère de l'Education nationale donne quelques chiffres sur la "ségrégation sociale entre les collèges". Ainsi, parmi tous les établissements français, "70 collèges accueillent plus de 82% de collégiens d'origine sociale défavorisée". A l'inverse, "70 collèges accueillent moins de 3% de collégiens d’origine sociale défavorisée". Cette ségrégation est "plus forte" dans les départements urbains.
Francetv info détaille le projet de la ministre.
Une méthode : "La construction des solutions à partir des acteurs de terrain"
Pour mener à bien son projet, Najat Vallaud-Belkacem veut s'appuyer sur les initiatives de terrain. "La singularité de cette démarche repose sur une logique de construction à partir des acteurs et des besoins des territoires, le ministère se positionnant en impulsion et en appui de l’initiative locale", estime le ministère. En clair, les mesures seront expérimentées à l'échelon local, avant d'être éventuellement généralisées.
Un champ d'expérimentation : 17 départements volontaires
Dix-sept départements se sont portés volontaires pour ces expérimentations. Il s'agit du Doubs, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme, de la Seine-Saint-Denis, de la Haute-Savoie, de la Loire, de l'Hérault, de la Meurthe-et-Moselle, du Maine-et-Loire, de l'Eure-et-Loir, de l'Indre-et-Loire, de Paris, de la Charente-Maritime, de l'Ille-et-Vilaine, du Bas-Rhin, du Tarn et de la Haute-Garonne.
Des "territoires pertinents" seront identifiés au sein de ces départements. Le portrait-robot de ces territoires est le suivant : "Un ensemble de collèges, pas trop nombreux, entre lesquels vont s'exercer le choix des familles", "significativement 'ségrégués' entre eux", sur "un territoire avec une échelle de distance-temps qui rend réaliste les déplacements des élèves". La ségrégation est constatée lorsque "les différences entre la composition sociale de chaque collège et la composition sociale moyenne des collégiens du territoire est importante".
Une piste : le "secteur multicollège"
Le ministère de l'Education ne donne pas beaucoup d'informations sur les mesures qui seront expérimentées. Il n'en détaille qu'une seule, le secteur multicollège. Concrètement, un secteur commun à plusieurs collèges est créé. Les élèves font des vœux d'affectation. "Si les capacités d’accueil d’un établissement ne permettent pas de donner satisfaction à tous les premiers choix formulés par les familles, l’affectation des élèves répond à des critères déterminés", précise le ministère. Ce sont ces critères – "élèves boursiers, distance domicile-établissement, choix pédagogique" – qui permettront de jouer sur la mixité sociale.
Le ministère évoque également la possibilité de redessiner la carte scolaire à partir des réseaux de transports en commun ou la constitution d'un réseau de collèges intégrés en zones rurales.
Des outils : un accompagnement scientifique et des cartes
Pour aider les territoires pilotes, le ministère fournit deux outils : une carte des collèges avec leur composition sociale, ainsi que la carte des élèves scolarisés dans l'établissement pour chaque collège. Un accompagnement scientifique est également prévu : douze chercheurs seront mis à contribution, ainsi que le Conseil national d'évaluation du système scolaire.
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