Harcèlement scolaire : des élèves médiateurs pour "faire régner la paix" dans les cours de récré
Alors que le ministre de l'Éducation nationale doit récompenser toutes les initiatives permettant de lutter contre le harcèlement scolaire, lundi, franceinfo est allé à la rencontre d'élèves médiateurs en CM1 dans une école de Saint-Ouen.
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À chaque récréation, dans cette école de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, deux élèves enfilent un dossard jaune. Ils sont les médiateurs du jour et miment une altercation entre deux écoliers. "J'étais devant la classe et Thomas m'a poussé", explique le premier au deuxième. Petits conflits ou grosses humiliations, voilà ce que doivent gérer les médiateurs, des élèves portés volontaires pour améliorer les relations entre camarades. Leur rôle a été créé de toutes pièces dans certains établissements en France pour lutter contre les tensions scolaires, et notamment le harcèlement, qui touche aujourd'hui un enfant sur dix.
Les élèves ont tendance à parler beaucoup plus franchement avec nous qu'avec les professeurs parce qu'on ne peut pas les punir. Ça apaise les choses.
Mona et Carlinen, élèves médiateursà franceinfo
Parmi la trentaine de médiateurs dans l'école de Saint-Ouen, Léo, en classe de CM1, s'est immédiatement porté volontaire "pour faire régner la paix dans l'école, parce qu'avant il y a plein de conflits. Et moi, je n'aimais pas ça, parce qu'on ne pouvait pas jouer tranquillement."
Comme Léo, Mona et Carlinen ont reçu une formation bien précise de "médiation par les pairs", avec une règle principale : susciter et encourager la discussion pour apaiser les tensions avant qu'elles ne dégénèrent. "S'il y a un conflit, des gens viennent nous voir et on leur propose une médiation. En quelque sorte, on les aide à trouver une solution, explique les deux jeunes filles. Nous ne sommes pas des policiers, des avocats ou des juges. Donc, on ne va pas être dans le jugement, ni punir des élèves."
Des confidences à révéler, ensuite, aux adultes
Si ces élèves médiateurs sont aussi utiles contre les intimidations et le harcèlement, c'est que rien ne leur échappe dans la cour de récréation. "Les adultes vont toujours se poser des questions, de savoir si on a bien les critères du harcèlement scolaire, estime Natacha Dumay, enseignante et coordinatrice du dispositif. Un enfant, il ne va réagir comme ça. Il va y aller, il va voir qu'un autre élève est triste dans un coin de la cour, il va aller lui parler." Les médiateurs ont un impératif : ne pas garder les confidences de leurs camarades pour eux. Ils doivent en parler systématiquement à un adulte. Jean-Michel Blanquer récompensera les meilleures initiatives à l'occasion de la remise du prix "Non au Harcèlement" lundi 3 juin.
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