Aux Molières, en Essonne, des parents alertent sur l’absence répétée de l’institutrice de leurs enfants

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Article rédigé par France 2 - J. Benzina, B. Sidibé, M. Birden, M. Dana, C. Beauvalet - Édité par l'agence 6Medias
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Depuis la rentrée, les enfants d’une maternelle subissent la valse des maîtresses : six remplaçants en quelques semaines. Cette instabilité inquiète parents et pédopsychiatres, qui alertent sur ses conséquences émotionnelles et scolaires pour les tout-petits. L’académie promet désormais plus de stabilité.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Tous les matins, à l'arrivée à l'école des Molières, en Essonne, la même question. Les parents se passent le mot, mais ne sont pas vraiment surpris."On est habitués. Donc, en fait, le matin, dans la voiture, on monte et puis on se dit : est-ce qu'il y aura la maîtresse et si oui, laquelle ça va être ?'", s’exaspère une mère de famille. Une autre raconte : "Lundi, il peut y avoir une enseignante, le mardi une nouvelle et puis le jeudi et le vendredi encore une troisième enseignante différente."

L'enseignante titulaire enchaîne les arrêts maladie de courte durée. Résultat : depuis la rentrée, six remplaçants différents. Contactée, l'académie de Versailles assure faire son maximum. "Chaque absence de l'enseignante a fait l'objet d'un remplacement. Il n'y a eu aucune rupture en termes d'enseignement", affirme-t-elle dans un communiqué.

Mais pour Valentin et Maëlan, en moyenne section de maternelle, la valse des maîtresses n'est pas sans conséquence, du haut de leurs quatre ans et demi. "On avait tout le temps une maîtresse. Maintenant, toute l'année, on n'avait plus de maîtresse. C'était difficile", confie le petit garçon.

Des enfants déstabilisés

L'année dernière, tous les deux étaient heureux d'aller à l'école. Mais la mère de Maëlan observe un changement d'attitude :"Là, cette année, ça fait 10, 15 jours que je commence à rentrer dans des négociations où il me dit le soir qu'il n'a pas envie d'y aller le lendemain. C'est clairement lié à l'instabilité qu'on peut observer au sein de l'école."

Une instabilité qui se répercute aussi, selon les mères, dans les apprentissages :"On n'a aucun moyen de savoir ce qui est fait en classe, puisqu'il n'y a pas de compte rendu qui nous est donné. Donc, depuis la rentrée scolaire, le cahier de liaison de nos enfants est vierge", s'inquiète l'une d'elles.

Il n'y a pas de risque immédiat de retard scolaire, selon le docteur Patrice Huerre, pédopsychiatre. Mais pour des enfants aussi jeunes, sept enseignants en six semaines, c'est trop. "On va s'accrocher à des figures adultes stables quand elles le sont et qui vont être investies. Mais à la mesure de leur constance et de leur stabilité. C'est-à-dire que tous les changements vont insécuriser, évidemment, cet enfant", explique-t-il.

L'inspection académique s'est engagée à fidéliser deux remplaçantes pour cette école afin d'apporter plus de stabilité jusqu'à la fin de l'année.

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