Convention citoyenne sur l'éducation : le SNES-FSU critique un "grand exercice d'esbroufe" qui "passe à côté des urgences de l'éducation nationale"

Sophie Venetitay, secrétaire générale du syndicat, a critiqué vendredi sur France Inter l'annonce par Emmanuel Macron d'une convention citoyenne consacrée à l'éducation.

Article rédigé par franceinfo
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La secrétaire générale du SNES-FSU Sophie Vénétitay à Montreuil, le 17 juin 2024. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
La secrétaire générale du SNES-FSU Sophie Vénétitay à Montreuil, le 17 juin 2024. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Pour Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU et professeur dans l'Essonne, l'annonce faite par Emmanuel Macron de lancer une troisième convention citoyenne à partir de juin sur l'éducation est avant tout un "exercice de diversion". Interrogée vendredi 2 mai par France Inter, la syndicaliste parle de "grand exercice d'esbroufe" qui "passe à côté des urgences de l'éducation nationale".

"L'école est en train de s'effondrer", alerte Sophie Venetitay qui pointe du doigt le manque de professeurs : "Aujourd'hui, les véritables enjeux de l'école, les véritables urgences, c'est d'arriver à avoir suffisamment de professeurs". La secrétaire générale du SNES-FSU explique qu'en ce moment le budget 2026 est en train d'être traité et que, selon elle, "rien n'est sur la table sur la question des salaires ou des conditions de travail". "Par contre, ajoute-t-elle, Emmanuel Macron dit 'Attention, regardez, on va parler des temps scolaires', la ficelle est grossière". Pour la syndicaliste, Emmanuel Macron "passe à côté du sujet".

"Des recommandations faites par les citoyens n'ont pas forcément été suivies"

Le nom "convention citoyenne" est une "formule générale, un peu fourre-tout", critique Sophie Venetitay qui revient sur les précédentes conventions "sur la question de l'environnement ou de la fin de vie". Elles étaient "présentées comme des grands exercices de démocratie participative" mais "elles n'ont pas abouti", regrette-t-elle, puisqu'une "bonne partie des recommandations faites par les citoyens tirés au sort n'ont pas forcément été suivies".

Sophie Venetitay rappelle enfin que le président a déjà parlé ces derniers mois des vacances "qu'il estime être trop longues". Pour elle, c'est aussi une façon "d'activer une forme de 'prof-bashing' contre des professeurs qui, à ses yeux, sont trop souvent en vacances". La syndicaliste craint que ça effraie davantage ceux qui souhaiteraient devenir enseignants : "On n'a pas besoin de ça en France aujourd'hui. On a un métier qui ne fait plus envie, il y a au contraire besoin de revaloriser l'école et de conforter les personnels, de mieux les payer".

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