Violences à l'école : les enseignants du privé dénoncent des "freins" pour signaler les faits

Leurs représentants ont été entendus mercredi par la commission d'enquête sur les violences et les contrôles dans les établissements scolaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation devant l'établissement privé Saint-Dominique à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le 18 avril 2025. (ELSA RANCEL / AFP)
Une manifestation devant l'établissement privé Saint-Dominique à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le 18 avril 2025. (ELSA RANCEL / AFP)

Après l'affaire Bétharram, les syndicats d'enseignants du secteur des écoles privées sous contrat ont dénoncé des "freins" dans les procédures de signalement de faits de violences dans les écoles privées. Lors d'une audition, mercredi 30 avril, de la commission d'enquête sur les violences et les contrôles dans les établissements scolaires, Valerie Ginet, secrétaire adjointe de la FEP-CFDT, a souligné notamment que la méthode ordinaire des signalements par la voie hiérarchique et le chef d'établissement peuvent "ralentir" le processus.

Signaler un problème, pour un membre du personnel d'une école, "ça veut dire s'exposer, ce n'est pas toujours bien vu de mettre en question la réputation de l'établissement", c'est souvent "très coûteux" en termes de conséquences, a-t-elle fait valoir. Delphine Bouchoux, élue au comité consultatif ministériel des maîtres de l'enseignement privé, a relevé que si la loi impose d'avertir les autorités compétentes lorsqu'on est informé d'un fait de violence, "dans la réalité ces situations sont d'abord gérées en interne".

"Un chantier encore en devenir"

Or, un chef d'établissement peut ne pas vouloir ternir l'image de son établissement, ce qui peut "retarder la transmission, voire étouffer les situations". "Pour nous, c'est le cœur du problème. Il ne doit plus y avoir ce filtre entre les personnels enseignants et les autorités compétentes", a insisté Delphine Bouchoux.

Marie Troadec, responsable du premier degré, demande notamment des formations communes pour l'enseignement public et privé, et s'inquiète du non-respect de circulaires et décrets par l'enseignement catholique, comme sur l'Evars, le programme d'éducation à la vie affective et sexuelle qui a été combattu par certaines organisations de parents catholiques et une partie de la droite.

Loin de renvoyer au passé les violences contre les enfants dans le monde scolaire, Pascale Picol, responsable CGT Enseignement privé, juge que "les violences d'adultes sur enfants, c'est vraiment un chantier encore en devenir"

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