Landes : au moins 7 personnes disent avoir été victimes de prêtres et d'un surveillant du collège privé Notre-Dame du Sacré Cœur à Dax

Les victimes travaillent à la création d'un collectif comme celui de Notre-Dame de Bétharram.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Gascogne
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Temps de lecture : 3min
Le collège "Cendrillon" ou Notre-Dame du Sacré-Cœur de Dax s'appelle depuis 2003 Saint-Jacques de Compostelle. (CAPTURE D'ECRAN / GOOGLE MAPS)
Le collège "Cendrillon" ou Notre-Dame du Sacré-Cœur de Dax s'appelle depuis 2003 Saint-Jacques de Compostelle. (CAPTURE D'ECRAN / GOOGLE MAPS)

Sept personnes disent avoir été victimes de prêtres et d'un surveillant du collège privé sous contrat Notre-Dame du Sacré-Cœur, dit "Cendrillon" à Dax, dans le département des Landes, selon des témoignages recueillis vendredi 28 février par "ici Gascogne" (ex-France Bleu).

Ces anciens élèves disent avoir été violés, agressés sexuellement ou violentés des années 1960 aux années 1980. Les victimes mettent en cause trois prêtres et un surveillant et travaillent à la création d'un collectif comme celui de Notre-Dame de Bétharram.

Plusieurs prêtres accusés par d'anciens élèves 

Selon certains témoignages recueillis par "ici Gascogne", l'abbé G., qui est resté six ans au collège de 1957 à 1963, recevait des élèves le soir, dans sa chambre, pour les confesser. Au lieu de recueillir leur parole, il profitait de cette occasion pour les faire asseoir sur ses genoux et leur caresser le sexe ou les fesses. Un autre homme assure être parti au moment où il tentait de défaire sa ceinture. L'abbé G. a ensuite été prêtre à Biscarrosse, avant de devenir instituteur à Tartas (Landes) à partir de 1965. Il est mort en 1980.

Deux autres prêtres, également décédés, sont cités par d'anciens élèves, contactés par "ici Gascogne". L'abbé C., au collège de 1959 à 1968, remplaçait également les confessions du soir par "des attouchements et des baisers forcés". Un ancien élève accuse un autre prêtre, l'abbé V., de l'avoir violé.

"Toujours un bâton à la main"

Un surveillant laïc, Monsieur M. est également mis en cause par des témoignages. Un homme l'accuse de l'avoir violé pendant quatre ans en lui infligeant des "pénétrations anales" et des "fellations". Selon les registres de l'établissement, il a travaillé dans l'établissement de 1961 à 1964, puis de 1970 à 1976. Son frère a également travaillé au sein du même établissement, lui-même accusé d'avoir violé, dans les années 1980, au moins un élève.

La dizaine d'anciens élèves, anciens surveillants et l'ancien enseignant que "ici Gascogne" a pu joindre évoquent tous un surveillant qui avait "toujours un bâton à la main", infligeait des "punitions à genoux avec de gros dictionnaires dans les mains", des coups de pieds, de poings, de "chevalières retournées pour gifler les élèves".

Deux plaintes déposées en 2021 classées sans suite

Le directeur actuel, Emmanuel Ortolo, reconnaît avoir eu des retours sur d'anciens employés, l'un qui avait "la main lourde", l'autre qui était "très dur". Le chef d'établissement, également directeur diocésain de l'enseignement catholique des Landes, dit n'avoir connu aucun des mis en cause, et n'avoir appris l'affaire que lundi 24 février.

Dans cette affaire, selon "ici Gascogne", deux plaintes ont été déposées en justice en 2021, mais classées sans suite, en raison de la prescription des faits reprochés. Les parquets de Dax et Mont-de-Marsan, contactés, assurent n'avoir pas à ce jour reçu de nouvelle plainte concernant l'établissement.

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