"François Bayrou ne représente pas l'enjeu central de notre combat" : les victimes de Bétharram réclament une évolution de la loi sur la prescription

Une quinzaine de victimes se sont retrouvées ensemble pour regarder l'audition du Premier ministre par la commission d'enquête parlementaire, mercredi. Elles demandent des moyens supplémentaires pour la justice et la fin de la prescription pour les crimes sexuels sur les enfants.

Article rédigé par franceinfo
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Des porte-parole de victimes et des victimes de violences à Bétharram regardent l'audition de François Bayrou par la commission d'enquête parlementaire, le 14 mai 2025, à Bordères (Pyrénées-Atlantiques). (GAIZKA IROZ / AFP)
Des porte-parole de victimes et des victimes de violences à Bétharram regardent l'audition de François Bayrou par la commission d'enquête parlementaire, le 14 mai 2025, à Bordères (Pyrénées-Atlantiques). (GAIZKA IROZ / AFP)

Ils se sont retrouvés à une quinzaine pour regarder ensemble l’audition de François Bayrou par la commission d’enquête parlementaire, mercredi 14 mai. Les victimes des crimes commis à Bétharram voient d’un œil inquiet le scandale prendre chaque jour une tournure plus politique au détriment de toutes leurs vies brisées. Ce qui ne les empêche pas d’avoir un avis sur la prestation et sur l’implication du Premier ministre à l'époque des faits, c’est leur porte-parole Alain Esquerre qui s’est ensuite exprimé.

Ce dernier a sursauté et protesté quand François Bayrou a qualifié un des successeurs du père Carricart d'homme "estimable". Il ne l’est pas, précisera-t-il plus tard, mais François Bayrou ne pouvait pas le savoir. Pour le collectif des victimes, c'est clair : le Premier ministre ne doit pas devenir le personnage principal du scandale Bétharram. "François Bayrou ne représente pas l'enjeu central de notre combat. Il fait partie d'une chaîne de responsabilités, d'alertes ignorées, de silence institutionnel. À ce titre, il n'est la cause unique, ni le seul témoin de cette tragédie."

Rendre imprescriptibles les crimes sexuels sur les enfants 

Le collectif des victimes a déjà rencontré deux fois François Bayrou, il demande toujours une aide individualisée pour des victimes, qui sont parfois dans une profonde détresse. Mais la principale revendication est une loi pour rendre imprescriptibles les crimes sexuels sur les enfants. "Ce que nous voulons, ce sont des moyens renforcés pour la justice et une évolution de la loi sur la prescription des crimes sexuels subis par les enfants, plaide Alain Esquerre.

"Il nous est insupportable que nos agresseurs vivants ne soient pas inquiétés par la justice."

Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Bétharram

à franceinfo

Actuellement, le délai est de 30 ans après la majorité de la victime, mais cela n'empêche pas, dans le cas de Bétharram, la quasi-totalité des crimes d’être aujourd'hui prescrits.

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