Affaire Bétharram : l'indemnisation des victimes de violences sexuelles commises par des laïcs "est une victoire", confie une victime

La Congrégation de Bétharram a confirmé lundi l'indemnisation de toutes les victimes, de personnels religieux comme de laïcs, en commençant par celles d'agressions sexuelles.

Radio France
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Une vue de l'école Notre-Dame de Bétharram, depuis le chemin de croix surplombant la commune. (QUENTIN TOP / HANS LUCAS / AFP)
Une vue de l'école Notre-Dame de Bétharram, depuis le chemin de croix surplombant la commune. (QUENTIN TOP / HANS LUCAS / AFP)

"Je considère que c'est une victoire. Ça me paraît très important pour les petits garçons qu'on était", confie mardi 14 octobre une des victimes, Frédéric, à ICI Pays Basque (ex-France Bleu), alors que la congrégation de Bétharram a confirmé par communiqué, lundi, indemniser toutes les victimes de violences sexuelles au sein de l'établissement béarnais.

L'ordre franco-italien avait reconnu en mars sa "responsabilité" dans les faits de violences dénoncés par plus de 200 plaintes, recensées par le collectif de victimes de Bétharram. L'ordre avait aussi annoncé vouloir indemniser toutes les victimes. Mais depuis, seules des victimes de violences sexuelles commises par des religieux avaient pu recevoir des indemnisations financières.

Un mandat désormais élargi aux laïcs

Jusqu'à lundi, la Commission reconnaissance et réparation (CRR) mise en place par l'Église catholique n'était pas en capacité de traiter les dossiers des victimes de violences sexuelles par des laïcs. Depuis lundi, son mandat a officiellement été élargi "aux violences sexuelles commises par les laïcs à Notre-Dame-de-Bétharram", indique le communiqué.

Le délai, entre mars et octobre, "vient sans doute d'une crainte quant au financement de ces réparations", suppose Magalie Besse, secrétaire générale de la commission d'enquête indépendante sur les violences sexuelles et physiques à Notre-Dame-de-Bétharram au micro d'ICI Béarn Bigorre mardi.

"Enfin, place aux victimes !"

Agressé physiquement puis sexuellement par un surveillant laïc, Frédéric en a parlé dès 2017 : "Au départ, ça a été très très dur psychologiquement de remettre tout ça sur la table". Après des années de souffrance, l'annonce de l'indemnisation est pour lui une sorte de soulagement : "Aujourd'hui, enfin, place aux victimes !". Car pour la plupart des plaintes, il y a prescription "alors là, une indemnisation, oui, c'est concret", conclut-il, en ayant une pensée, là encore, pour "les petits garçons qu'ils étaient".

Pour les victimes de violences physiques, "ce ne sera pas la CRR" qui sera en charge, indique encore Magalie Besse, mais un "autre dispositif" sera mis en place. Il est "en cours de conception par la commission d'enquête indépendante", précise-t-elle, "on va procéder par étapes", mais "l'objectif est bien que toutes les victimes puissent obtenir réparation".

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