Affaire Bétharram : François Bayrou "ne s'est dérobé à aucune question, il a dit sa vérité", estime Violette Spillebout, co-rapporteure de la commission d'enquête après l'audition du Premier ministre

La députée du Nord était l'invitée du "8h30 franceinfo", jeudi 15 mai.

Article rédigé par franceinfo
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La députée EPR du Nord, Violette Spillebout, jeudi 15 mai, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
La députée EPR du Nord, Violette Spillebout, jeudi 15 mai, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il ne s'est dérobé à aucune question, il a dit sa vérité", estime Violette Spillebout, député EPR (Renaissance) du Nord et co-rapporteure de la commission d'enquête parlementaire sur les violences à l’école, invitée jeudi 15 mai du "8h30 franceinfo", après l'audition du Premier ministre François Bayrou mercredi soir. "Il avait préparé très sérieusement cette audition", ajoute-t-elle.

La députée a auditionné, avec la commission et d'autres députés, François Bayrou à l'Assemblée nationale, mercredi 14 mai, pendant plus de cinq heures. "Je crois que le Premier ministre, sous serment, a pris très au sérieux cette audition", précise Violette Spillebout, alors qu'il était interrogé notamment pour savoir s'il était au courant des violences perpétrées à Bétharram pendant des décennies.

"L'important dans cette commission d'enquête, c'est quel message on envoie aux victimes", avance Violette Spillebout. "Nous avons entendu 140 personnes" depuis le début des auditions de la commission, le 20 mars dernier, rappelle la députée. "François Bayrou est une des personnes auditionnées par rapport à ces 140 personnes, nous n'avons pas fini", souligne Violette Spillebout, alors que les auditions doivent se poursuivre et que les conclusions sont attendues pour la fin du mois de juin.

Une "étape importante" avant de "réparer"

L'audition de François Bayrou mercredi, portant sur ce qu'il savait ou non des violences exercées à Notre-Dame de Bétharram, "était une étape importante, hyper médiatisée, hyper politisée [...], c'est assumé", reconnaît la co-rapporteure, mais elle considère aussi "qu'on doit continuer le travail avec toujours cette obsession, celle du message porté envers les victimes et surtout sur les solutions à l'avenir." "Ces échanges [qui ont duré plus de cinq heures], même s'ils ont été douloureux, ils ont été riches d'enseignements pour comprendre la culture qui a permis que des enseignants qui ont lancé l'alerte [...] n'ont pas été entendus par leur administration", souligne Violette Spillebout.

"Beaucoup d'enfants parlaient, beaucoup de parents ont parlé, mais ils n'ont pas été écoutés par l'institution, par la France, par l'État. Et c'est ça que nous devons réparer aujourd'hui", affirme-t-elle. Lors de son audition, François Bayrou a prôné la création d'une "autorité indépendante" sur les violences contre les enfants, qui comprendrait "un conseil scientifique" et un "conseil des victimes", concernant "tous les établissements" scolaires mais aussi "les associations sportives". "Associer les victimes à la réflexion pour que de telles violences ne se reproduisent plus, c'est une piste de travail", reconnaît la députée.

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