Post-bac : un dispositif testé à Lille pour identifier les décrocheurs potentiels le plus tôt possible

Que faire quand on s’est trompé d’orientation après le bac ? Seuls 48% des étudiants en 1e année de licence passent en 2e, toutes filières confondues. Pour tenter de réduire ce nombre de décrocheurs, un dispositif est expérimenté pour la 2e année dans les facs d’anglais et de lettres modernes de Lille : "Parcours de réussite".

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Laurence Mazet est chargée de projet de la mission locale de Lille. (NOEMIE BONNIN / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Laurence Mazet est chargée de projet de la mission locale de Lille. (NOEMIE BONNIN / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Une fois le bac en poche, que faire quand on s'aperçoit qu'on s'est trompé de voie ? Rafael vient de valider sa 1e année d'études théâtrales mais ce n'est pas dans cette filière, qu'il avait commencé en septembre. Il a compris, au bout d'une semaine seulement, que son choix de départ, une licence d'anglais, ne lui convenait pas. Il a pu se réorienter grâce à l'aide du dispositif "Parcours de réussite". "Il y a des tas d'élèves qui rentrent à la fac et qui ne savent rien des outils disponibles pour eux", déplore Rafael. 

C'est grâce à Laurence Mazet, que Rafael a trouvé sa voie. Cette chargée de projet de la mission locale de Lille, "dispo jeudi et vendredi", est la personne-ressource, pour tous ces jeunes, un peu perdus dans leur cursus. Outre la méconnaissance des dispositifs d'aide, elle pointe "le décalage entre le lycée et l'université qui est assez brutal".

"Au lycée, ils sont un ‘cocoonés’. Les étudiants ont plus de difficulté à aller poser des questions, à chercher l’information sur les sites."

Laurence Mazet, chargée de projet de la mission locale de Lille

à franceinfo

Se pose également la difficulté de l'orientation car faire des choix en Terminale n'est pas simple et parfois on se trompe. "D'autant plus avec Parcoursup où ils mettent souvent beaucoup de vœux, observe Laurence Mazet. Ils ont beaucoup d'espoirs et parfois la réalité les rattrape. Ils se retrouvent parfois malheureusement dans des filières qui étaient plutôt des plans B au début et qui deviennent des plans A".

"Approche très individualisée"

Laurence Mazet aide à changer de formation si besoin, à explorer des pistes de métiers mais elle peut aussi se révéler très utile sur les questions de logement, de santé, de jobs étudiants… C'est un accompagnement global. "On les chouchoute un peu, assume le doyen de la faculté de langues, Philippe Vervaecke. Ce qui marche, c'est l'identification précoce des décrocheurs potentiels, explique le doyen, en étant vraiment sur une approche très individualisée des besoins qu'exprime le néobachelier, de façon à pouvoir leur proposer un certain nombre d'éléments de parcours qui ne les condamne pas à être défaillants en fin d'année et de ce fait, à attendre l'année suivante pour se réorienter".

Ce dispositif, financé par la préfecture du Nord, est reconduit pour l'année prochaine. Il a permis d'accompagner 80 jeunes l'an dernier, 116 cette année.

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