Une greffière, soupçonnée d'avoir transmis des informations judiciaires à un trafiquant de drogue, écrouée à Marseille

Cette fonctionnaire d'une trentaine d'années entretenait une liaison avec ce trafiquant et menait un train de vie qui ne correspondait pas à ses revenus.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le palais de justice de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 16 juillet 2021. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)
Le palais de justice de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 16 juillet 2021. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

C'est une alerte supplémentaire face aux risques de corruption liés à un narcobanditisme de plus en plus puissant. Fait rarissime, une greffière du tribunal judiciaire de Marseille, soupçonnée d'avoir transmis des informations judiciaires à un trafiquant avec qui elle entretenait une liaison, a été incarcérée, a confirmé samedi 5 avril à l'AFP le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, après des informations émanant d'une source judiciaire.

Cette fonctionnaire d'une trentaine d'années a été "mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs, non-justification de ressources, violation du secret professionnel et consultation illicite de fichiers judiciaires", a précisé Jean-Luc Blachon. Elle a ensuite été placée en détention provisoire vendredi, sur décision du juge des libertés et de la détention.

Cette greffière, dont le métier consiste à assister les magistrats dans leurs dossiers, authentifier les actes juridictionnels ou jouer un rôle d'intermédiaire dans les procédures, avec les avocats notamment, menait un train de vie qui ne correspondait pas à ses revenus.

"La justice doit passer partout, y compris chez elle"

L'Office anti-stupéfiants (Ofast) est en charge de cette enquête, pilotée par un juge d'instruction d'Aix-en-Provence, afin que ce soit un tribunal différent de celui concerné par les faits qui instruise le dossier. Contactée par l'AFP, la présidence du tribunal judiciaire de Marseille n'a pas souhaité réagir, soulignant que cette procédure, couverte par le secret de l'instruction, "relève à présent du juge d'instruction saisi de l'affaire".

Procureur général près la cour d'appel d'Aix-en-Provence, Franck Rastoul a, lui, estimé que "la justice doit passer partout, y compris chez elle si nécessaire" : "Cette affaire est un rappel ferme à l'ordre sur les exigences qui pèsent sur tous et notamment sur le personnel judiciaire."

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