Un réseau démantelé : 55 kilos d’or et 2,5 millions d’euros ont été saisis dans le cadre d’une enquête franco‑italienne

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Article rédigé par France 2 - P. Mauger, L. Lacroix, T. Souman, R. Schapira, L. Feuillebois - Édité par l'agence 6Medias
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Une enquête franco-italienne a permis de démanteler un vaste réseau de blanchiment lié au trafic de drogue. Des millions d’euros en cash et en or ont été saisis, tandis que plusieurs suspects, en France comme en Italie, sont mis en examen pour blanchiment aggravé de stupéfiants.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


2,5 millions d'euros en petites coupures, 55 kilos de lingots d'or pur pour un montant de 6 millions d'euros. Cette saisie est le résultat de dix mois d'une enquête complexe débutée en Italie. Dans des fonderies clandestines aux environs de Milan (Italie), la brigade financière met la main sur de l'or et des flots de billets de banque. Elle soupçonne un vaste réseau de blanchiment d'argent issu du trafic de drogue depuis la France.

Les investigations mettent alors au jour une organisation bien huilée. L'argent liquide est collecté à Marseille (Bouches-du-Rhône), mais aussi à Lyon (Rhône) et à Paris, acheminé jusqu'en Italie pour être converti en lingots. De là, l'or part en Turquie, au Kosovo et au Maroc, où les banques sont moins regardantes sur l'origine des fonds.

Bertrand Monet, professeur à l'EDHEC et spécialiste de l'économie du crime, explique : "Le schéma, c'est j'ai du cash, j'achète de l'or, cet or, soit je le place dans un coffre, soit je le revends à quelqu'un qui va me payer non pas en cash, mais par virement bancaire. C'est un schéma de blanchiment qui est assez ancien, ça a toujours existé, ça existe depuis que le narcotrafic et que le blanchiment existent."

Des interpellations en France et en Italie

30 millions d'euros auraient ainsi traversé les Alpes entre octobre 2024 et l'interpellation, début septembre, des premiers suspects. Deux à Lyon en possession d'argent liquide, quatre à Montpellier (Hérault) dans un véhicule où étaient cachés des lingots d'or.

Selon un communiqué publié par Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille, plusieurs de ces personnes seraient directement liées à la DZ mafia marseillaise qui règne sur le trafic de drogue. Une affirmation que conteste Me Charlotte Cesari, avocate de deux mises en cause :"Deux personnes qui ont quitté la Syrie en temps de guerre, qui ont la nationalité luxembourgeoise depuis plus de cinq ans et qui ont des casiers judiciaires vierges. Venir nous dire que c'est la DZ mafia, il serait très prématuré de pouvoir l'affirmer."

Au total, sept personnes sont mises en examen en France pour blanchiment aggravé de stupéfiants. En Italie, quatre personnes ont été interpellées.

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