Nouveaux moyens contre la délinquance et le narcotrafic : "Enfin il y a une véritable prise de conscience", salue le sénateur LR Etienne Blanc

"On a l'impression que l'Etat a été passif, un peu indolent face à des événements dont il avait pourtant connaissance", juge, dimanche sur franceinfo, le sénateur du Rhône (Les Républicains) et co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur l'impact du narcotrafic en France.

Article rédigé par franceinfo
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Un agent de la police aux frontières, le 2 juillet 2025 aux Abymes (Guadeloupe). (CARLA BERNHARDT / AFP)
Un agent de la police aux frontières, le 2 juillet 2025 aux Abymes (Guadeloupe). (CARLA BERNHARDT / AFP)

"Enfin il y a une véritable prise de conscience, et cette prise de conscience était attendue", salue dimanche 24 août sur franceinfo le sénateur (LR) du Rhône Etienne Blanc, co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur l'impact du narcotrafic en France. Plus tôt dimanche, Bruno Retailleau a annoncé "le renforcement des filières d'investigations" en Guadeloupe pour lutter contre la violence et le narcotrafic, enjeu majeur dans les Antilles françaises, où le ministre de l'Intérieur est actuellement en visite. Selon Etienne Blanc, "le ministre Bruno Retailleau a porté cette prise de conscience au niveau gouvernemental, au niveau national".

13 enquêteurs supplémentaires viendront notamment grossir les rangs de l'Ofast, l'office anti-stupéfiants, "dans les prochains mois" : "Ce n'est pas négligeable", réagit Etienne Blanc, qui évoque une "situation dramatique dans les Caraïbes, avec "un développement considérable du trafic, des voies nouvelles dans de très, très larges espaces qu'il faut surveiller" et "beaucoup de crimes de sang", entre autres.

De nouveaux moyens "d'anticipation"

Selon lui, le déploiement de "moyens techniques sur la balistique, de moyens humains" est important. Il vient s'ajouter aux "moyens procéduraux nouveaux, moyens d'enquête et moyens de surveillance" permis grâce à la loi contre le narcotrafic à l'initiative du Sénat. Il attend désormais une "deuxième vague de mesures importantes""On a l'impression que l'Etat a été passif, un peu indolent face à des événements dont il avait pourtant connaissance", affirme Etienne Blanc pour qui "c'est un problème français. On poursuit les événements, on est tardifs, on arrive a posteriori. Les moyens nouveaux vont donner à la puissance publique ces moyens d'anticipation".

"Le narcotrafic, c'est une entreprise, et une entreprise elle s'adapte : les narcotrafiquants vont parfois plus vite que nous sur les moyens techniques, sur les technologies, ils sont plus rapides que nous sur l'occupation de l'espace."

Etienne Blanc, sénateur LR du Rhône

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"Sur l'acheminement de la cocaïne depuis l'Amérique du Sud, on découvre de plus en plus de mini-sous-marins avec des technologies qui sont les mêmes que les technologies militaires. Il faut qu'on le comprenne et qu'on s'adapte à cela. Le narcotrafic, ce n'est pas anecdotique", déplore-t-il. 

Il plaide pour un "véritable pilotage unique" coordonné entre les différents services de l'Etat. "Il faudrait maintenant un véritable plan de lutte contre la consommation", ajoute l'élu LR, pointant du doigt des actions "insuffisantes". "Nous avons été légers, voire inexistants sur la lutte contre la consommation de stupéfiants", alerte-t-il. "Il faut des campagnes de soin pour soigner les consommateurs qui vivent des vies d'enfer", conclut-il.

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