Narcotrafic : "Les cartels colombiens ont absolument besoin des trafiquants français", analyse l'attachée de sécurité intérieure de la France à Bogota

Des cargaisons de plusieurs tonnes souvent "cachées dans des produits légaux comme des fleurs" aux "mules" présentes 'toutes les semaines au départ de Bogota vers Paris", Elvire Jurgensen explique comment les autorités tentent d'endiguer le trafic de cocaïne entre la Colombie et la France.

Article rédigé par franceinfo
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De la cocaïne saisie par la Marine nationale colombienne à Tumaco, au sud-est de la Colombie, le 11 décembre 2023. En un mois et demi, 195 tonnes de cocaïne ont été confisquées dans le cadre d'une opération conjointe avec d'autres pays (photo d'illustration). (HANDOUT / COLOMBIA'S NAVY)
De la cocaïne saisie par la Marine nationale colombienne à Tumaco, au sud-est de la Colombie, le 11 décembre 2023. En un mois et demi, 195 tonnes de cocaïne ont été confisquées dans le cadre d'une opération conjointe avec d'autres pays (photo d'illustration). (HANDOUT / COLOMBIA'S NAVY)

"Les cartels colombiens ont absolument besoin des trafiquants français", analyse jeudi 23 janvier sur franceinfo Elvire Jurgensen, attachée de sécurité intérieure de la France à Bogota. "Les Français sont de gros consommateurs de cocaïne. Et évidemment, pour écouler leurs produits, les trafiquants français sont essentiels", ajoute-t-elle.

Elvire Jurgensen enquête sur ces "organisations criminelles françaises qui cherchent à se fournir en grande quantité à un prix de gros pour pouvoir ensuite gagner énormément d'argent en la revendant en France". Pour cela, les trafiquants français prennent, selon elle, "de grosses prises de risques avec des envois massifs à travers les containers". Ces cargaisons peuvent contenir "d'extrêmement grandes quantités" qui peuvent "aller jusqu'à 20 tonnes", souvent "cachées dans des produits légaux comme des fleurs ou du poisson ou des fruits", explique-t-elle.

"Une bonne dizaine" de trafiquants français en attente d'extradition

Elle décrit également d'autres formes d'exportation, notamment par petits bateaux de pêche, par sous-marins, mais aussi par "mules", des personnes qui vont transporter sur elles de petites quantités, "par exemple, 250 grammes", précise Elvire Jurgensen. "Il y en a toutes les semaines au départ de Bogota vers Paris", ajoute-t-elle. "Elles font tellement de voyages et elles sont tellement nombreuses que ça finit par représenter également des quantités importantes".

Ainsi les autorités françaises et colombiennes travaillent ensemble afin de tenter d'endiguer ce trafic. Cette coopération "permet d'amener à des saisies de produits de plus en plus importantes, tant du côté colombien que du côté français", assure l'attachée de sécurité intérieure de la France à Bogota. Il y a ainsi actuellement "une bonne dizaine" de trafiquants français en attente d'extradition dans les prisons colombiennes, affirme-t-elle. Il s'agit de narcotrafiquants aux profils de "commanditaires de règlements de comptes", des personnages "importants dans les organigrammes d'organisations criminelles françaises", précise Elvire Jurgensen.

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