Clermont-Ferrand : des habitants à bout de nerfs installent des barbelés pour éloigner les dealers

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Article rédigé par France 2 - P-L. Monnier, L. Prunier, P. Brame - Edité par l'agence 6Médias
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À Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), certains quartiers sont gangrenés par le trafic de drogue, qui gagne le centre-ville. Pour empêcher les trafiquants de s'installer près de chez eux, certains habitants, à bout de nerfs, ont fait installer des barbelés sur leur clôture.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Dans la petite chambre parentale, deux impacts de balles. Des balles perdues et des locataires prostrés, choqués. Samedi 30 août vers 23 heures, une fusillade a eu lieu au pied de l'immeuble. De nombreux coups de feu ont retenti dans les quartiers nord de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Heureusement, toute la famille était dans le salon.

Des fusillades sur fond de trafic de drogue et de guerre des territoires. À Clermont-Ferrand, depuis le début de l'année, on déplore quatre morts : quatre homicides liés au narcotrafic. Dans une cité de la ville, les guetteurs sont partout. La cocaïne se vend 40 euros le gramme. Même sur une aire de jeu pour enfants.

"Avant, les gens se cachaient pour acheter et vendre de la drogue. Maintenant, c'est à ciel ouvert !"

"C'est inadmissible, ça ne devrait jamais arriver, lance une cliente d'un supermarché tout proche. Je suis sans voix." Pour le patron du commerce, aussi, l'inquiétude est de plus en plus vive : "La clientèle a peur. Avant, les gens se cachaient pour acheter et vendre de la drogue. Maintenant, c'est à ciel ouvert !".

Le trafic a aussi gagné le centre-ville de Clermont-Ferrand. À cinq minutes de la gare, une maison a des airs de prison. Ici, les habitants se sont barricadés. 2 500 euros de barbelés cet été pour lutter contre les guetteurs. "Le guetteur s'allongeait ici et guettait à l'ombre, jusque dans l'autre arbre, sur les deux rues", explique une habitante.

Depuis, certains s'installent sur les boîtiers électriques juste en dessous. Les riverains se disent à bout de nerfs. "Ma fille ne veut plus sortir de la maison à vélo, quand on veut rejoindre la piste cyclable, ils sont ici. La fois dernière, il y en a un qui a sorti le pistolet en disant 'toi, tu y passeras ce soir'. Je peux vous dire, quand vous avez 10 ans, c'est impressionnant !"

Dans un petit immeuble à proximité, certains ont décidé de déménager. Alors, comment reconquérir les points de deal ? Comment faire plier les trafiquants ? Selon la police, en les traquant lors d'opérations, notamment. La tâche semble immense. Clermont-Ferrand compte cinq points de deal. Certains accueillent jusqu'à 700 clients par jour.

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