Collecte des banques alimentaires : "Les Français, même en difficulté, restent solidaires", salue le président du réseau
Seule la moitié des gens qui ont faim font appel aux aides alimentaires, déplore Jean Cottave qui observe deux catégories en progression parmi les demandeurs : "les travailleurs pauvres" et "les étudiants.
"Les Français sont au rendez-vous", salue vendredi 22 novembre sur franceinfo Jean Cottave, président du réseau des banques alimentaires, dont la grande collecte annuelle se déroule jusqu’à dimanche. En pleine inflation, "il y a eu +7% de dons au moment de la collecte" en 2023, souligne-t-il. "Les Français, même en difficulté, restent solidaires", se réjouit Jean Cottave.
À peu près 10 millions de personnes ne font pas trois repas par jour. Parmi les bénéficiaires du réseaux des associations deux "catégories montent en ce moment", les "travailleurs pauvres" et "les étudiants", précise-t-il. La collecte de ce week-end représente 10% des ressources annuelles des banques alimentaires. "C’est très, très important", insiste-t-il.
franceinfo : à qui sont adressés ces dons alimentaires ?
Jean Cottave : Ces dons vont aller à de nombreuses personnes qui sont en précarité alimentaire ou qui ont besoin aussi de produits d'hygiène. En France, aujourd’hui, on aide chaque année à peu près 2,4 millions de personnes. Elles viennent de catégories très différentes et sont de plus en plus nombreuses. Entre 2019 et 2023, il y a eu plus de 30% de personnes en plus. On l’explique par toute une série de crises qui se sont succédé, le Covid, la guerre en Ukraine, qui a fait monter les prix de l'énergie, l'inflation. De plus en plus de gens ont des difficultés et ne peuvent pas, avec les revenus qu'ils ont ou l'absence de revenus, parfois, faire face à leurs besoins alimentaires.
Existe-t-il un profil type ?
On voit les catégories qui montent en ce moment. En particulier, il y a ce que j'appellerais les travailleurs pauvres, c'est-à-dire des gens qui ont un emploi, qui sont en CDI, qui ont un logement, qui ont une famille, mais qui sont à mi-temps au Smic, par exemple. Quand vous avez une famille de quatre personnes à mi-temps au Smic, une fois que vous avez payé votre loyer, vous avez fait face à vos factures d'énergie, le reste à vivre ne vous permet pas de vous nourrir correctement. Il y a un second profil qui monte aussi beaucoup, ce sont les étudiants, pour les mêmes raisons. Ils ont des bourses assez faibles ou pas de bourses du tout et de la même manière, ils ont un reste à vivre qui est très faible. Ils ont donc besoin de nous.
Combien de Français ne peuvent pas remplir leur réfrigérateur ?
L'évaluation des gens qui ne font pas trois repas corrects par jour, le petit déjeuner, déjeuner, dîner équilibré et complet, c'est à peu près 10 millions de personnes.
"Parmi ces 10 millions, les gens qui font appel à l'aide alimentaire, c'est-à-dire soit auprès des banques alimentaires et toutes les associations à qui nous distribuons des denrées, les Restos du cœur, la Croix-Rouge, le Secours populaire français, c'est entre 4,5 millions et 5 millions de personnes. C’est la moitié seulement des gens qui en auraient besoin."
Jean Cottave, président du réseau des banques alimentairesà franceinfo
La collecte de ce week-end représente à peu près quelle proportion de dons sur une année ?
C’est 10% de nos ressources annuelles. Donc c'est très, très important. Nous avons d'autres sources, évidemment. Nous sommes basés essentiellement sur le don et sur le partage. Ensuite, on a des ressources qui viennent de l'industrie agroalimentaire, des agriculteurs, de la grande distribution. On a des mécènes aussi financiers qui nous permettent d'acheter. Mais la collecte représente quand même 10% de nos ressources.
Les Français sont-ils au rendez-vous ?
Oui, les Français sont au rendez-vous. L'année dernière, on était en pleine zone d'inflation et on s'attendait à ce que la collecte soit moins importante que les années précédentes. Au contraire, elle a été un peu plus importante entre 2022 et 2023. Il y a eu +7% de dons au moment de la collecte. Les Français, même en difficulté, restent solidaires.
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