Cimetière d'enfants harkis de Rivesaltes : des familles portent plainte contre X notamment pour "violation de sépulture"

Une plainte a été déposée pour "violation de sépulture" et "recel de cadavre" après la disparition d'une soixantaine de corps d'enfants morts au camp des harkis et de leurs familles de Rivesaltes.

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien camps de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. (MICHEL CLEMENTZ / MAXPPP)
L'ancien camps de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. (MICHEL CLEMENTZ / MAXPPP)

Plusieurs familles d'anciens harkis parqués dans le camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, dans les années 1960, dont les corps n'ont jamais été retrouvés, ont déposé plainte contre X pour "violation de sépulture" et "recel de cadavre", a appris, jeudi 22 mai France Inter, auprès de leur avocat Antoine Ory.

Cette plainte a été déposée par quatre familles d'anciens harkis. Dans celle-ci, que France Inter s'est procurée, les familles estiment que "la commune de Rivesaltes, l'Etat et le département ont sciemment organisé le transfert des dépouilles enterrées dans le cimetière de fortune du camp de Harkis à l'insu des familles dans un lieu inconnu à ce jour".

"Nous, ce qu'on voudrait comprendre exactement, c'est pourquoi cela s'est fait, surtout à l'insu des familles", déclare leur avocat, Antoine Ory, auprès de France Inter. "On a le sentiment que l'Etat et la mairie se renvoient la balle, alors qu'on sait que, tant la mairie et l'Etat, ont supervisé pour l'Etat, et organisé cette session de parcelle pour la mairie."

60 corps d'enfants ont disparu

Près de 22 000 harkis et membres de leurs familles sont passés par le camp Joffre, dit "cimetière de Rivesaltes", situé non loin de Perpignan, après l'indépendance de l'Algérie, entre 1962 et 1965. Au moins 146, dont 101 enfants, sont décédés sur place ou à l'hôpital de Perpignan. Les corps de 60 d'entre eux, dont 52 bébés, n'ont jamais été retrouvés.

A l'automne 2024, des tombes ont été découvertes sur le périmètre du camp lors de fouilles réclamées par les familles, mais une fois ouvertes les sépultures se sont révélées vides. Puis les familles ont appris avec stupéfaction, le 21 février lors de la précédente visite de la ministre des Anciens combattants Patricia Miralles, que les dépouilles avaient en fait été déplacées en septembre 1986.

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