"Reprenons le pouvoir sur notre argent" : l’appel au paiement en espèces le 10 septembre
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Face à la méfiance croissante envers le système bancaire, un appel inédit circule : et si, le 10 septembre, nous rangions nos cartes pour payer uniquement en espèces ? Un défi lancé aux banques, mais dont l’efficacité reste discutée.
C’est un mot d’ordre qui circule massivement sur les réseaux sociaux ces dernières semaines : "Le 10 septembre, reprenons le pouvoir sur notre argent. Retirez du liquide, payez en espèces." Derrière ce slogan, un mouvement citoyen appelle à délaisser la carte bancaire, le temps d’une journée, pour fragiliser le système financier. Mais cette stratégie peut-elle réellement faire vaciller les banques ?
À l’origine de l’appel, un groupe qui encourage à retirer régulièrement de l’argent liquide et à privilégier les paiements en espèces. L’idée n’est pas de vider son compte, mais de priver les banques des commissions perçues à chaque transaction par carte : entre 0,2 % et 1,5 % du montant, selon les experts.
Un manque à gagner pour les commerçants, qui doivent s’acquitter de ces frais, mais une part marginale des revenus des banques. Comme le rappelle Michel Ruimy, économiste et professeur à Sciences Po : "Les commissions sur les paiements par carte représentent environ 10 % du chiffre d’affaires lié aux moyens de paiement. Mais elles ne constituent qu’une part infime des revenus globaux des banques, comparées aux intérêts sur les prêts ou aux produits d’épargne. Ce mouvement ne menace donc pas leur stabilité financière."
La carte bancaire, un outil de traçage ?
Un autre argument, relayé par les partisans du paiement en espèces, concerne la liberté individuelle : "Le paiement en liquide est le seul moyen réellement libre et instantané, sans surveillance ni traçage", peut-on lire en ligne.
L’idée selon laquelle chaque transaction par carte permettrait aux banques de surveiller les habitudes de consommation est toutefois largement nuancée par les spécialistes. Dominique Legeois, professeur de droit bancaire à l’université Paris-Cité, explique : "Les banques ont une obligation de vigilance et doivent tracer certaines opérations, mais elles n’ont pas le droit d’utiliser ces données personnelles à des fins commerciales. Le règlement général sur la protection des données (RGPD) encadre strictement leur usage. Les banques ne peuvent pas vendre ces informations."
Un mouvement plus symbolique que menaçant
Si cet appel traduit une défiance croissante d’une partie de la population envers le système bancaire, il a peu de chance de déstabiliser le secteur. L’impact d’une journée de paiements en espèces serait minime au regard de la diversité des revenus bancaires.
Ce mouvement, plus symbolique qu’économique, reflète surtout un désir d’autonomie et de liberté financière face à un système perçu comme trop intrusif et trop puissant.
Retrouvez l’intégralité de ce reportage dans la vidéo ci-dessus
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