"Il y a une colère latente à un degré extraordinaire", estime l'écrivain et créateur du hashtag #Gueux Alexandre Jardin

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Article rédigé par franceinfo
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Alexandre Jardin, cinéaste et écrivain, auteur du livre "Les #Gueux" paru début 2025, était l’invité de "Tout est politique" de franceinfo, mercredi 10 septembre 2025. Il s’est notamment exprimé sur le mouvement du 10 septembre.

L’écrivain à l’origine du hashtag #Gueux, Alexandre Jardin, prend la parole en cette rentrée mouvementée.

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans la vidéo ci-dessus.

Êtes-vous d'accord pour soutenir une partie de ces manifestants qui n'étaient pas forcément politisés et qui sont descendus dans la rue ?

Alexandre Jardin : Dans les causes que nous défendons, il y a une partie des gens qui sont dans la rue. [...] On est dans une société complètement déconnectée, où il y a une colère latente à un degré extraordinaire. Ça s'exprime aujourd'hui plutôt avec une coloration politique puisque Mélenchon a fait le choix de faire une sorte "d'OPA" médiatique là-dessus. C'est son choix. À partir du moment où un mouvement prend cette tournure-là, nous ne pouvons plus être associés à une couleur. Mais je répète, c'est dans l'intérêt des gens. C'est-à-dire que si "les gueux" commencent à jouer avec les partis, nous sommes morts. On ne va pas faire gagner les causes. Et ce que je veux dire, c'est que depuis qu'on se tient à ça, on voit un mouvement populaire d'adhésion.

"Si vous fractionnez le pays, vous le faites perdre. C'est aussi bête que ça"

Aujourd'hui, il y avait des blocages, des gens ont aussi fait grève. Il y a eu des perturbations dans les transports en commun, par exemple. La grève, pour vous, c'est un bon moyen de faire advenir ces revendications ?

Vous parlez d'un droit constitutionnel fondamental. Évidemment que la grève est un droit basique dans une démocratie. Ce n'est même pas un sujet. Mais simplement, si vous fractionnez le pays, vous le faites perdre. C'est aussi bête que ça.

Mais dans le cas des ZFE, vous dites que la majorité des Français était contre. Je ne le conteste pas, mais il y a des gens pour qui c'est un fantastique recul contre l'environnement. Donc ça fractionne aussi la société...

Vous avez raison. Il restait 22 % de gens dans les sondages que l'on a fait avec l'IFOP qui partageaient cette position-là. Je ne dis pas qu'ils n'existent pas. Ils existent. Mais si vous voulez changer, faire fonctionner des causes, il faut arriver à emmener huit Français sur dix. En fait, ce qu'on est en train d'essayer de faire, c'est un mouvement qui fabrique de l'unité nationale. Au moment où la vie politique, en ce moment, est un chaudron.

Vous vous mobilisez contre la cause écologiste ?

Pour l'instant, mais vous allez être très surpris par les autres causes. On prend cause après cause et on les fait gagner. Et pour l'heure, ce n'est toujours pas gagner sur les ZFE.

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