La France doit être "prête à un choc dans trois, quatre ans" face à la Russie, affirme le chef d'état-major des Armées

Le plus haut gradé français justifie ainsi "l'effort de réarmement" du pays devant les députés de la commission de la défense.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le chef d'état-major des Armées, le général Fabien Mandon, à Paris, le 24 avril 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
Le chef d'état-major des Armées, le général Fabien Mandon, à Paris, le 24 avril 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Une menace sur la France. L'armée française doit être "prête à un choc dans trois, quatre ans" face à la Russie, qui "peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent", a affirmé mercredi 22 octobre le chef d'état-major des Armées français, le général Fabien Mandon. Le plus haut gradé français justifie ainsi "l'effort de réarmement" du pays devant les députés de la commission de la défense.

Son analyse rejoint notamment celle des services secrets allemands, qui ont mis en garde la semaine passée contre la Russie, prête selon eux à "entrer en conflit militaire direct avec l'Otan", une menace qui pourrait se concrétiser avant 2029. Moscou a la "perception d'une Europe collectivement faible", selon le général Mandon, qui observe une "désinhibition du recours à la force" côté russe. Pourtant, "on a tout pour être sûrs de nous", a-t-il martelé, rappelant que du point de vue économique, démographique ou industriel, les Européens l'emportaient sur la Russie. "La Russie ne peut pas nous faire peur si on a envie de se défendre", a-t-il lancé.

"Ça craque de partout"

L'augmentation du budget militaire est donc pour lui "fondamentale, déjà dans les perceptions". "Si nos rivaux potentiels, nos adversaires perçoivent que nous consacrons un effort pour nous défendre et que nous avons cette détermination, alors il peut renoncer. S'il a le sentiment qu'on n'est pas prêt à se défendre, je ne vois pas ce qui peut l'arrêter", a-t-il développé.

Le projet de budget de la défense prévoit de le porter à 57,1 milliards d'euros pour 2026, soit une hausse de 13%, portant l'effort budgétaire pour les armées à 2,2% du PIB, selon la ministre des Armées, Catherine Vautrin. Au-delà de la menace posée par la Russie, ce réarmement est, selon le général Mandon, rendu nécessaire par la superposition des crises et des menaces, du terrorisme au Moyen-Orient. Selon lui, "ça craque de partout".

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