"Il m'est arrivé de faire 105 heures en une semaine" : de plus en plus de gendarmes raccrochent le képi

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Article rédigé par France 2 - P. Mauger, E. Delevoye, R. Duroselle, P. Saint-Nabor, L. Vial, B. Bervas
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Débordés, démotivés... Nombreux sont les gendarmes à démissionner après plusieurs années de service. Certains ont accepté de témoigner sur ce qui les pousse à tourner le dos à leur vocation.

Richard Magda avait 18 ans lorsqu'il s'est engagé dans la gendarmerie. Il a d'abord servi dans la prestigieuse Garde républicaine, puis comme motocycliste. Une passion qui l'a peu à peu quitté. L'année dernière, l'ancien militaire a décidé de mettre un terme à sa carrière, pour devenir greffier au tribunal de Bourges. Une nouvelle vie loin des brigades.

Trop de risques et de pression

Pour lui, le déclic est arrivé après la mort d'un collègue en service. Les risques sur le terrain étaient aussi devenus bien trop grands pour le père de famille. Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux à démissionner de la gendarmerie : 5 672 en 2023, soit une augmentation des départs de 34% en quatre ans. Pour nous rendre compte de ce phénomène, nous avons eu accès au groupe Facebook "Gendarmerie démission", exclusivement réservé aux gendarmes et ex-gendarmes.

Sur des milliers de témoignages, on retrouve toujours les mêmes récits de personnels désabusés, venant travailler la peur au ventre. Ils dénoncent également une course aux statistiques, une charge de travail accrue, où l'humain n'a plus sa place. "Il y a une sorte de pression qui est devenue un peu trop grande, c'est difficile de tenir la cadence. Il m'est arrivé de faire 105 heures en une semaine", nous avoue un gendarme sur le départ après 13 ans de service. La profession reste cependant attractive.

Retrouvez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus

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